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Titre Convergences du spectateur
Auteur François Jost
Mir@bel Revue Sociétés & Représentations
Numéro no 9, 2000 La Croisée des médias
Rubrique / Thématique
I. Études
Page 131-141
Résumé Selon une vulgate qui ne cesse de s'épandre, le temps réel et les médias électroniques remettraient en cause l'idée même d'auteur. L'œuvre n'existerait plus puisqu'elle serait sans cesse soumise aux désirs, aux gestes ou à l'action du spectateur. Pour tester la validité d'une telle assertion, cet article questionne les concepts d'auteur, de spectateur et d'œuvre appliqués aux médias audiovisuels et montre comment ces concepts ont considérablement varié durant le XXe siècle. On s'attache à montrer comment du spectateur de cinéma au téléspectateur, puis du téléspectateur à l'utilisateur du numérique, et notamment du CD-ROM, l'auteur et le spectateur changent de statut : le rôle de l'auteur « autographique » (selon le terme de N. Goodman) se réduit au cours de l'histoire du cinéma, la textualité se délite avec le direct télévisuel et l'utilisateur du numérique abandonne la nécessité textuelle pour se livrer au plaisir de « l'extravagation » (Montaigne). Dès lors, ce sont moins les relations de l'auteur au spectateur qui changent que les partenaires de la médiation : cinéaste, monde puis soi-même.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais According to a vulgate which keeps gaining currency, real time and electronic media call the very notion of author into question. The work, incessantly at the mercy of the spectator's desires, decisions or actions, would thus cease to exist as such. In order to put the validity of such an assertion to the test, this article will examine the concepts of author, spectator and work as applied to audiovisual media and will show how these concepts have considerably varied in the course of the twentieth century. It will thus explain how, from the film spectator to the television viewer, then from the television viewer to the user of digital media (the CD-ROM user, in particular), the respective statuses of author and spectator change. The role of the “autographic” author, to use N. Goodman's terminology, shrinks throughout the history of cinema, while textuality disintegrates with live broadcasting on television, and the digital user abandons the textual necessity to indulge in the pleasures of “extravagation” (Montaigne). In this perspective, the locus of change is not so much the relationship between author and spectator as the partners involved in the mediation: the filmmaker, the world, and eventually one's own self.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=SR_009_0131