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Titre Le « néo-polar ». Du gauchisme politique au gauchisme littéraire
Auteur Annie Collovald, Érik Neveu
Mir@bel Revue Sociétés & Représentations
Numéro no 11, 2001 Artistes / Politiques
Rubrique / Thématique
I. Études  : 1. Logiques professionnelles et positions politiques
Page 77-93
Résumé On s'est intéressé à la génération des « créateurs » du « néo-polar » et à leurs romans. Venus de l'extrême gauche issue de mai 1968, ils sont entrés dans le roman noir entre 1979 et 1984 en le redéfinissant en vecteur d'une critique sociale et en lui redonnant des lettres de noblesse à la fois intellectuelles et politiques. C'est cette posture critique qu'on a souhaité étudier. Elle ne renvoie ni à un cynisme affiché ni à un désengagement politique désabusé, elle mêle au contraire désillusions sur la politique telle qu'elle s'exerce et illusions sur celle qui pourrait enfin s'accomplir si les responsables politiques retrouvaient le goût des causes sociales. Comment alors, malgré une reconversion dans un autre univers social que celui où elle s'est originairement constituée, malgré encore le vieillissement social de ceux qui la portent, une telle posture a-t-elle réussi à tenir et à perdurer ? Ni simple fidélité à soi-même ou aux idéaux de sa jeunesse, ni adaptation consciemment pensée au réalisme subversif du genre « noir » : elle forme une solution trouvée puis constamment retravaillée pour gérer les tensions entre une identité politique passée et une fraction de la littérature « non engagée ».
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais The authors focused on the generation of the “creators” of the “new-thriller” and on their novels. Coming from the extreme left wing of May 1968, they got into thriller literature between 1979 and 1984, redefining it as a vector of a social criticism and giving it a both intellectual and political noble status. It is this critical attitude that the authors have wished to study. It doesn't display any outward cynicism or disillusioned political disinvolvement, but rather a mixture of disillusions about politicks as they are and illusions about how they could be if politicians were more concerned with social causes. How comes, then, that in spite of a reconversion in another social background than the one it was originally born from, in spite of the social ageing of those who keep it, such an attitude managed to last? Neither mere faithfulness towards itself or its ideals of youth, nor consciously thought-of adaptation to the subversive realism of the genre: it presents a solution, found and then constantly worked upon, for managing the tension between a passed political identity and a fraction of “non-involved” literature.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=SR_011_0077