Contenu de l'article

Titre Le droit a l'innocence. Le discours litteraire face a l'epuration (1944-1953)
Auteur Anne Simonin
Mir@bel Revue Sociétés & Représentations
Numéro no 11, 2001 Artistes / Politiques
Rubrique / Thématique
I. Études  : 1. Logiques professionnelles et positions politiques
Page 121-141
Résumé La fin de la Seconde Guerre Mondiale place les écrivains français qui ont opté pour la collaboration avec l'Allemagne dans le sillage du régime de Vichy pendant l'Occupation, dans une étrange position. Obligés de reconnaître leur défaite - nombre d'entre eux sont inquiétés, déférés devant les tribunaux mis en place par l'épuration - ces écrivains n'entendent cependant pas reconnaître qu'ils ont eu tort, que leurs choix idéologiques en faveur d'une Europe les rendent solidaires d'une politique dont la découverte des camps de concentration révèle l'horreur absolue. Revisitant l'histoire, ces écrivains instrumentalisent le passé pour se dédouaner des conséquences présentes de leur engagement. Et si le « roman historique », ce genre apparemment mineur qui fleurit dans les années Cinquante en France, était tout autre chose qu'un divertissement érudit, mais au contraire une machine politique destinée à inventer un droit nouveau, un « droit à l'innocence » que seule la littérature est à même de garantir quand la réalité historique en dénie l'existence ?
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais The end of World War II puts French writers who chose collaboration with Germany and followed in the wake of the Vichy regime during Occupation in a strange position. Compelled to admit defeat - a number of them are targeted, handed over to tribunals set up during the purge - these writers do not, however, intend to admit that they were wrong, that their ideological choices favouring one Europe make them condone a policy whose discovery of concentration camps reveals the absolute horror. Revisiting history, these writers time the past accordingly to clear themselves of the present consequences of their involvement. And what if the “historical novel”, this apparently minor genre that flourished during the 1950's in France, was anything else but an erudite entertainment, but, on the contrary, a political machine meant to invent a new right, a “right to innocence” that only literature may guarantee when historical reality denies its very existence?
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=SR_011_0121