Titre | Le ministère des arts (1881-1882) ou l'institutionnalisation manquée d'une politique artistique républicaine | |
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Auteur | Vincent Dubois | |
Revue | Sociétés & Représentations | |
Numéro | no 11, 2001 Artistes / Politiques | |
Rubrique / Thématique | I. Études : 2. Ambiguïtés et incertitudes des politiques publiques |
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Page | 229-261 | |
Résumé |
Cet article retrace les conditions socio-historiques, les modalités de création et, finalement, la disparition précoce du ministère des Arts (1881-1882). Seul département ministériel spécifiquement consacré aux questions artistiques sous la IIIe République, cette institution objective une politique artistique « républicaine », rendue pensable et possible par une conjoncture politique exceptionnelle (le « grand ministère » de Gambetta), et l'alliance d'agents des champs politique et artistique (impressionnistes, promoteurs des arts décoratifs). Le ministère se fonde ainsi sur deux principes : la « liberté de l'art » - défendue par les premiers - et surtout « l'unité des arts » que les seconds appellent de leurs vœux. En inscrivant dans l'ordre bureaucratique ces nouvelles manières de voir les questions artistiques, les réformateurs du ministère des Arts espèrent transformer les représentations et l'organisation sociales de l'art. Mais pris dans des concurrences tant politiques et bureaucratiques qu'artistiques, ils échouent dans leur entreprise institutionnelle et, plus généralement, dans leur tentative de redéfinition des frontières de l'art. Au delà de son objet empirique, cet article propose ainsi une réflexion plus générale sur les relations à double sens qu'entretiennent les catégories d'État et les classifications sociales. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
This article retraces the socio-historical conditions, the modes of creation, and, finally, the early disappearance of the Ministry of Arts (1881-1882). The one and only ministerial department specifically dedicated to artistic issues under the Third Republic, this institution offers a “republican” artistic policy, made thinkable and possible by an exceptional political junction (Gambetta's “great ministry”) and the alliance of agents from political and artistic fields (impressionists, promoters of decorative arts). Thus, the ministry bases itself on two principles: the “freedom of art” - advocated by the first ones - and, above ail, “the unity of arts“, called for by the second ones. By including in the bureaucratic order these new views about artistic issues, the reformers of the ministry of Arts hoped to transform the social representations and organisation of art. But, entangled in political as well as bureaucratic competitions, they failed in their institutional enterprise, and, more generally, in their attempt at redefining the limits of arts. Beyond its empirical object, this article proposes a more general reflection about the double-sided relations between State categories and social classifications. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=SR_011_0229 |