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Titre Un théâtre de contrebande. Quelques hypothèses sur Vitez et le communisme
Auteur Benoît Lambert, Frédérique Matonti
Mir@bel Revue Sociétés & Représentations
Numéro no 11, 2001 Artistes / Politiques
Rubrique / Thématique
II. Dossier  : 1. Pistes  : La construction politique de l'identité esthétique
Page 379-406
Résumé Au regard des règles de fonctionnement des univers artistiques, la trajectoire d'Antoine Vitez est paradoxale. En effet, tard venu à la mise en scène, resté longtemps aux marges de l'univers théâtral, celui-ci a pourtant profondément bouleversé le métier de metteur en scène, conférant notamment à celui-ci une identité pleinement artistique. Cette trajectoire est d'autant plus étonnante que Vitez use non seulement du réseau communiste en s'implantant, grâce à l'appui d'Aragon, dans la municipalité d'Ivry, ce en quoi il se rapproche des autres metteurs en scène de la décentralisation en banlieue, mais encore des schèmes de pensée acquis dans l'univers communiste. Ce sont en effet toutes les règles du codage et du décodage propres à la « littérature de contrebande » et plus largement à la « langue » de cette organisation partisane, que Vitez - qui fut longtemps traducteur -, transpose dans l'univers artistique pour se constituer un répertoire, - et ici sa référence à Meyerhold et sa subversion du brechtisme sont centrales - promouvoir un enseignement et un corps vitéziens, et surtout conférer à l'activité de mise en scène sa pleine dignité artistique.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais In regard to the working rules in artistic spheres, Antoine Vitez's trajectory stands as paradoxical. Although he started late in life as a stage director, remaining at the fringe of the theatrical milieu for a long time, he deeply disrupted the profession of director, giving it, notably, a fully artistic identity. This trajectory is all the more surprising that Vitez not only uses the communist web by settling - thanks to Aragon's support - in the city of Ivry, by which he gets closer to other directors approving the decentralisation in suburban areas, but also the schemes of thought acquired in the communist sphere. Vitez, who had been a translator for a long time, transposes indeed ail the rules of coding and decoding, particular to the “smuggled literature” and, more widely, the “language” of that partisan organisation, to the artistic world, in order to constitute himself a repertoire, -and here his reference to Meyerhold and his subversion of Brechtism are central- to promote “vitezian” education and body, and, above all, to bestow on the activity of stage director its full artistic dignity.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=SR_011_0379