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Titre « Sans pardon » (1914) : Adolphe Willette ou la propagande par l'outrance
Auteur Laurent Bihl
Mir@bel Revue Sociétés & Représentations
Numéro no 12, 2001 Dramaturgie du politique
Rubrique / Thématique
Sujet en majesté
Page 45-62
Résumé Dessinateur en vue depuis la Belle époque, Adolphe Willette publie durant les premiers mois de la guerre de 14-18 des compositions d'une rare violence, qui seront reprises en 1916 en recueil sous le titre Sans pardon. Consacrés aux exactions (souvent imaginaires) des troupes allemandes sur les populations civiles du Nord de la France, ces dessins se détachent de la production d'autres caricaturistes du temps (Steinlen, Poulbot) par leur recours au grotesque, au macabre, à la cruauté et à l'érotisme, à tel point qu'il est presque étonnant que la censure de guerre leur ait accordé son visa. Cet article étudie la manière dont l'outrance, chez le dessinateur, devient une arme de propagande dans la stigmatisation des barbaries allemandes, à mi-chemin entre l'héritage de la production satirique montmartroise « fin de siècle » et l'émergence d'un nouvel imaginaire des terreurs collectives, qui pousse l'humour de la Belle époque jusque dans ses derniers retranchements.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais A famous cartoonist since the “Belle époque”, Adolphe Willette published, during the first months of World War I, illustrations of a rare violence, which will be gathered in 1916 in an anthology under the title of “unforgiving”. Illustrating the -often imaginary- atrocities of German troops against the civilians in northern France, these cartoons stand out against the production of other caricaturists of the times (Steinlen, Poulbot), by their use of grotesque, macabre, cruelty and eroticism, to such a point that it is almost surprising that the censorship war office gave its agreement to them. This article studies how outrage becomes a weapon under the cartoonist's pen, in the stigmatisation of German barbarities, mid-way between the tradition of the satirical production of Montmartre “end-of-the-century-style” and the emerging of a new imaginary of collective terrors, that pushes the humour of the Belle époque period to its very limits.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=SR_012_0045