Titre | Du temple de thémis à la maison des droits de l'homme | |
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Auteur | Claude Loupiac | |
Revue | Sociétés & Représentations | |
Numéro | no 12, 2001 Dramaturgie du politique | |
Rubrique / Thématique | Pistes |
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Page | 286-305 | |
Résumé |
Alors que pratiquement aucun Palais de Justice nouveau n'a été construit dans les cinquante années qui ont suivi la première guerre mondiale, la justice française se trouve confrontée à une grave crise de croissance à partir des années Soixante. Son patrimoine immobilier vieilli, voire vétuste, offre une capacité insuffisante face à l'explosion du contentieux. On assiste en effet alors à un phénomène de judiciarisation de la société dû à des changements de mentalités et qui se traduit par l'augmentation des procédures dont la complication est accrue par l'inflation des textes législatifs et réglementaires. Les réalisations achevées entre Soixante et Quatre-vingt ne suffisent pas à combler ces déficits et c'est à partir de la fin des années Quatre-vingt que la construction de nouveaux Palais de Justice connaît une impulsion décisive, au moment où la Chancellerie devient responsable de l'ensemble du patrimoine des juridictions du premier degré. Cette relance de sa politique immobilière par la Chancellerie qui en profite pour réorganiser les structures de sa maîtrise d'ouvrage est également l'occasion d'engager une réflexion sur la modernisation de l'image architecturale de la Justice. À l'image traditionnelle d'une justice austère, puissante, distante de la population et ancrée dans des traditions immuables, on va substituer, dans un premier temps, celle d'une institution moderne par l'adoption du répertoire de l'architecture contemporaine des années Soixante et Soixante-dix. Mais la perte d'identité et la relative banalisation architecturale de ces réalisations, vont infléchir les réflexions de la Chancellerie et l'inciter à engager les architectes à inventer une rhétorique architecturale propre à la spécificité de ce programme tout en l'insérant dans son environnement, afin de traduire les évolutions de la pratique judiciaire. Ces réflexions aboutissent, au milieu des années Soixante-dix au concept de cité judiciaire dont est représentatif le Palais de Justice de Draguignan, puis plus récemment à celui d'une “maison des droits de l'homme” transparente, dont sont représentatives les constructions des dix dernières années. Toutefois le bilan de ces efforts ne laisse pas d'être dubitatif sur la pertinence de la démarche. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
When practically no law courts were built in the years following World War I, French justice had to face a serious growing crisis since the beginning of the 1960's. Its real estate patrimony, old, even decayed, was inadequate as regards the boom of legal disputes. A phenomenon of judiciarisation of society started then, due to changes in mentalities and conveyed by an increase of law suits, the complexity of which was made worse by the inflation of legal texts and regulations. The buildings erected between 1960 and 1980 could not make good the deficits and the end of the 1980's saw a decisive policy of law courts constructions, when the Chancery became responsible for the whole of first degree jurisdictions'patrimony. This revival of real estate policy by the Chancery was an opportunity to reorganise the structure of the buildings and also to start thinking over the modernisation of the architectural image of Justice. First, the traditional image of an austere, powerful justice, distant towards the people and set into traditions, will be replaced by the representation of a modern institution with the adoption of the architectural style contemporary of the 60's and 70's. But the loss of identity along with the relative banality of these works of architecture, led the Chancery to change direction and encourage architects to invent an architectural rhetoric specific to that program while fitting it into its environment, so as to translate the evolution of the judiciary practice. These reflections led, in the mid-70's, to the concept of a judiciary city, of which Draguignan's law court is representative, and then, more recently, to the concept of a transparent “house of human rights”, representative of the constructions of the last ten years. However, the assessment of these efforts leaves one doubtful about the relevance of the process. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=SR_012_0286 |