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Titre L'infamie comme œuvre : L'autobiographie du criminel Pierre-François Lacenaire
Auteur Anne-Emmanuelle Demartini
Mir@bel Revue Sociétés & Représentations
Numéro no 13, 2002 Histoire et archives de soi
Rubrique / Thématique
Le singulier et le collectif
Page 121-136
Résumé L'assassin Pierre-François Lacenaire (1803-1836) écrit ses Mémoires autobiographiques, à la prison de la Conciergerie, quelques semaines avant sa mort sur l'échafaud, le 9 janvier 1836. L'identité de son auteur, les conditions dramatiques de la mise en œuvre ainsi que son retentissement auprès d'un public fasciné et choqué par ce « testament homicide », confèrent à cette entreprise un caractère exceptionnel. Aussi ce texte intéresse-t-il l'historien moins comme un document sur la vie de Lacenaire ou sur la société des trente premières années du xixe siècle que comme un événement à part entière, marquant l'apparition d'une figure neuve d'infamie. Les Mémoires couronnent le travail de mise en scène de soi, par lequel Lacenaire s'institue sujet de ses crimes, et les projettent dans la postérité. Dans la parole autobiographique, affranchie du présent, tenue pour être entendue par-delà la mort, émerge la figure troublante de l'infamie comme œuvre.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais The assassin Pierre-François Lacenaire (1803-1836) wrote his autobiographical Memoirs at the Conciergerie prison a few weeks before his death on the scaffold on January 9, 1836. The identity of its author, the dramatic conditions of the undertaking as well as the stir it occasioned in its audience fascinated and shocked by this “homicidal testament”, confer on this enterprise an exceptional character. Such that this text is of interest to historians less as a document on the life of Lacenaire or on that of the first three decades of the 19th Century, than as a full-blown event marking the appearance of a new figure of infamy. The Memoirs crown the process of dramatisation of the self by which Lacenaire institutes himself as the subject of his crimes, and project these into posterity. Emancipated from the present, meant to be heard beyond death, the autobiographical discourse gives rise to the disturbing figure of infamy as œuvre.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=SR_013_0121