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Titre Les jeux du « je » : aperçus sur la subjectivité de l'historien
Auteur Christophe Prochasson
Mir@bel Revue Sociétés & Représentations
Numéro no 13, 2002 Histoire et archives de soi
Rubrique / Thématique
Le « je », l'écriture et l'histoire
Page 207-226
Résumé De Michelet aux plus récents développements de l'historiographie contemporaine, plusieurs formules semblent avoir caractérisé les relations existant entre l'historien, son travail et son texte. Quatre moments peuvent être distingués qui, chacun, donnèrent des styles à la présentation de soi. Ces configurations intellectuelles peuvent se chevaucher l'une l'autre et ne sont pas seulement à considérer comme une succession. Le triomphe du moi chez Michelet se traduit dans une écriture où le « je » triomphe. L?historien de la Révolution française n?eut de cesse de combattre toute histoire d?où l'historien s?absentait. C?est contre cette présence assidue de l'auteur dans le texte d?histoire que s?éleva l'histoire méthodique et professionnalisée de la fin du xixe siècle. Le discours de l'histoire émane du lointain, de l'absent, peut-être du mort. Telle en tout cas sa prétention car l'historien de la Troisième République est bien le contraire d?un anonyme. La critique de Marc Bloch et celle de Lucien Febvre contre ce style historiographique s?appuyèrent sur une revendication d?auteur qui dénonçait ce prétendu vide. Et la « nouvelle histoire » des années 1970, à l'heure même où un certain climat intellectuel entretenait l'illusion de la mort de l'auteur, fit un trône au nouvel historien. L?histoire de la fin du xxe siècle est l'héritière de ces moments-là.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais The relations between historians, their word and their text have a history. There are many solutions proposed, from Michelet to the recent historiography. Four moments could be distinguished even these moments are not separated so firmly. In the Michelet? works, « I » is very present. This historian of the French Revolution opposes his history to another style of history where the historian is away. Against this conception, the French historians of the end of the xixth century called for a history without historians. But never before, the historians were so present in the society and so in their text itself ! Marc Bloch and Lucien Febvre criticise this conception. They were convinced of the importance of the author in the writing of history. It was the same point of view that the historians of the ?nouvelle histoire? (new history) defended during the 1970?. It is this legacy that is ours.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=SR_013_0207