Titre | Supporterisme et masculinité : l'exemple des Ultra à Auxerre | |
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Auteur | Stéphanie Guyon | |
Revue | Sociétés & Représentations | |
Numéro | no 24, 2007 (En)quêtes de genre | |
Rubrique / Thématique | 2. Socialisation |
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Page | 79-95 | |
Résumé |
Cet article s'appuie sur une enquête de terrain menée de 2001 à 2006 auprès des membres de deux clubs de supporters ultra d'Auxerre. L'enquête ethnographique a permis d'observer la construction masculine du rôle de supporters ultra à Auxerre. D'une part, les pratiques de supporterisme ultra sont assignées au masculin : elles s'ancrent dans un corps construit et désigné comme masculin et les Ultra manifestent leur opposition aux supporters des club de football adverses à travers des activités viriles. D'autre part, la sociabilité des supporters, en particulier pendant les déplacements en car, est genrée. L'appartenance au groupe de jeunes supporters ultra structure en effet une vie sociale dense dans laquelle ces jeunes hommes affirment leur identité masculine, en particulier en manipulant un répertoire sexiste et homophobe de chants et de blagues.La masculinité du rôle de supporter fonde des rapports de pouvoir au sein du collectif auquel il appartient. On a ainsi pu y observer un partage sexué des tâches, excluant classiquement les filles, pourtant présentes dans le groupe, d'un certain nombre de pratiques valorisantes. Mais outre cette division sexuée du travail, cette enquête révèle l'existence d'un capital de masculinité qui ordonne la division du travail et la réussite entre hommes. Les garçons les moins virils sont également dominés et cantonnés aux tâches les moins gratifiantes. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
This article is based on a field work conducted from 2001 to 2006 among members of two Ultra groups from Auxerre. The ethnographic study allowed to observe the male construction of the Ultras' role in Auxerre. On the one hand, their supporterism activities are manly assigned: they take root in a body built and designed as manly, and Ultras show their opposition to supporters from rival football clubs through virile activities. On the other hand, the supporters' sociability -particularly during bus travelling- is gendered. Indeed, belonging to the group of young Ultras gives structure to a dense social life, in which these young men claim their manly identity, playing with a repertoire of sexist and homophobe chants and jokes.The masculinity of the supporter's role is the ground for power relationships within the supporters' group. Thus, a sexual sharing of labour could be observed, typically excluding girls, yet present in the group of a number of status-enhancing practices. In addition to the sexual division of labour, this study reveals a fund of masculinity ordering labour sharing and success between men. Boys and those less masculine are also dominated and confined to the less rewarding tasks. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=SR_024_0079 |