Contenu de l'article

Titre Ivan le Terrible, par-delà l'individu et le type
Auteur Mikhaïl Iampolski
Mir@bel Revue Sociétés & Représentations
Numéro no 26, 2008 Gloire et Pouvoir
Rubrique / Thématique
Le pouvoir et la gloire
Page 83-95
Résumé La représentation du souverain absolu a posé plusieurs problèmes au théâtre russe du début du XXe siècle. Toutes les tentatives pour trouver une image convaincante ont échoué. La figure du despote a été traitée du point de vue psychologique, qui n'ouvrait pas l'accès au phénomène de souverain se plaçant au dessus des hommes et même de l'humain. Eisenstein, dans son dernier film, Ivan le Terrible, a essayé de dépasser le psychologisme d'interprétation. Il est parti de la conviction que la tragédie de la souveraineté réside dans la dissolution des liens avec la communauté des humains. Inspiré par le surhomme de Nietzsche et par l'idée de la personnalité réflexive exprimée par Kierkegaard, Eisenstein travaille sur la figure du pouvoir, qui n'a pas d'essence humaine mais est composée des traces négatives de la multiplicité. Chez Eisenstein, Ivan est une image composite faite de clichés empruntés au Christ, à Méphistophélès, à Don Quichotte, etc. En même temps, il est marqué par la similitude avec ses antagonistes dans le film. Le souverain apparaît comme un vide, comme un miroir des apparences reflétant des aspects de l'humanité auquel il n'arrive pas à appartenir.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais From the beginning of the 20th century, the Russian theatre struggled with the representation of the absolute sovereign. All attempts to find an appropriate solution failed. Usually the figure of a sovereign was approached from the psychological point of view, but that didn't allow to grasp a figure that places itself above men and even above mankind as such. Eisenstein, in his last film, Ivan the Terrible, made an attempt to overcome the psychological approach. He based his work on the idea that the tragedy of sovereignty consists in the dissolution of links with the community of humans. Eisenstein used Nietzsche's superman and Kierkegaard's “reflexive personality” to experiment with the pure manifestation of power that is devoid of human nature and made from the negative traces of the multiplicity that he is unable to appropriate. Eisenstein's Ivan is a composite image made from clichés borrowed from Christ, Mephistopheles, Don Quixote, etc. At the same time, he bears the marks of the similarity with several antagonists from the film. Made of the pieces of everybody, the sovereign appears as a void, as a many-sided mirror of appearances that reflects aspects of a humanity to which he is unable to belong.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=SR_026_0083