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Titre L'« Armée du chahut » : les deux Vachalcades de 1896 et 1897
Auteur Laurent Bihl
Mir@bel Revue Sociétés & Représentations
Numéro no 27, 2009 Figures animales
Rubrique / Thématique
Face au bœuf gras, les vaches maigres...
Page 167-191
Résumé Au sein du bestiaire fantasmagorique de la littérature, la « Vache Enragée » tient une place à part, mi camarde, mi incarnation des champs du départ, des débuts dans la vie. On la « saute », on la fuit, on la « tire par la queue »... Sa représentation devient au xixe siècle une figure emblématique de la vie de Bohème mordue à l'eau forte par la plume de Murger, puis par le pinceau des dessinateurs satiriques. Autre symbole charivarique, le bœuf gras constitue le centre des processions carnavalesques remises au goût du jour dans le Paris du Second Empire.Les deux bestioles finissent par entrer en concurrence à la fin du siècle par le biais d'une trouvaille de la bohème « montmartroise ». Décidés à utiliser la vogue des cortèges satiriques pour aller en direction du public, à même le pavé, les artistes organisent une procession charivarique originale, une part des futurs spectateurs étant convoquée pour la réalisation des chars artistiques. Ainsi naît la « Vachalcade », réincarnation improbable de la Vache Enragée, sollicitée en 1896 et 1897 pour incarner à la fois la « dèche » artistique et la vocation « populaire » de ses desservants. Ces deux processions assez inédites connurent un succès considérable jusqu'à susciter nombre articles à l'étranger. La conclusion fut une déroute financière, un « Bal du déficit » étant monté en urgence afin de renflouer la caisse. Cette tentative, malgré son échec, témoigne d'un certain nombre d'enjeux liés à la condition du dessinateur de presse et au statut du genre satirique de large diffusion, un peu avant l'exposition universelle de 1900.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais The « Army of the racket » : the two Vachalcades in 1896 and 1897Amongst literature's fantastical bestiary, the « vache enragée » – or mad cow symbolising lean times – stands out as being half way between poverty and the hardships novices usually endure. In the xixth century, its representations became emblematic of Bohemian life, as depicted by Murger and later on by numerous satirical illustrators. The other symbol being the Bœuf Gras – the Fat Ox –, which was at the core of all satirical processions that came back into fashion in Paris under Napoleon IIIrd.Both symbols end up competing with one another in Montmartre during the Belle Époque. In order to gain popularity, artists organised a unique satirical hullabaloo, with the public taking part in building the floats. Thus, the Vachalcade – or Cow-valcade – took place in 1896 and in 1897. Both processions were a huge success and were even reported in foreign newspapers. They nevertheless ended up in a financial disaster. In order to raise funds a Bal du Déficit – or Bail-out Ball – was hurriedly set up. Although the processions were not successful, they illustrate the status of the artist and of the satirical genre just before the 1900 International Exhibition.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=SR_027_0167