Contenu du sommaire : Figures animales
Revue | Sociétés & Représentations |
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Numéro | no 27, 2009 |
Titre du numéro | Figures animales |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Animal on est mal - Annie Duprat p. 7-12
Le bestiaire de la caricature
- Le porc dans la caricature politique (1870-1914) : une polysémie contradictoire ? - Guillaume Doizy p. 13-37 La caricature politique recourt abondamment au procédé de l'animalisation pour dénigrer ses adversaires. Entre 1870 et 1914 en France, les clivages politiques sont particulièrement marqués entre républicains et monarchistes puis entre républicains de toutes nuances et anarchistes ou socialistes. La caricature vit alors son « âge d'or » et trouve à s'exprimer dans des organes satiriques ou politiques et militants. Malgré des oppositions idéologiques fortes, un des animaux les plus prisés du bestiaire caricatural, le porc, se retrouve alors sous la plume des dessinateurs de tous bords, ce qui montre une rhétorique commune. Cette unité de façade semble trompeuse. Chaque camp instrumentalise une même figure pour exalter de l'animal des caractéristiques métaphoriques bien particulières et souvent opposées à celles du camp rival. L'unanimité apparente dans ce choix animalier de la caricature reflète sans nul doute l'ancrage particulièrement puissant du porc dans les mentalités collectives et également une richesse symbolique que les dessinateurs ne retrouvent pas alors chez d'autres espèces animales.The pig in the political cartoon (1870-1914): a contradictory polysemy?
The political cartoon frequently uses animalisation to mock its opponents. In France, between 1870 to 1914, the political divisions were particularly emphasized, first between republicans and monarchists, then between republicans of all orientations and anarchists or socialists. This was the cartoon's « golden age » and it expressed itself in the satirical, political or militant press. Despite strong ideological oppositions, one of the favourite animals of the cartoon bestiaries, the pig, is found in the sketches of caricaturists of all political tendencies, which shows a joint rhetoric. This apparent unity appears deceptive. Each group uses the same symbol but enhances very specific metaphoric characteristics of this animal, often opposed to those of the rival group. The cartoonists' apparent unanimity for the choice of this animal doubtless reflects the powerful root of the pig in the collective mentality, as well as a mine of symbolism that cartoonists couldn't find in other animal species. - 1856 vu par Le Charivari : année bestiaire ou année zoo ? - Agnès Sandras-Fraysse p. 39-64 La relation des hommes aux animaux connaît un tournant majeur au milieu du XIXe siècle. Les nouveautés de l'année 1856 (développement de l'hippophagie, pisciculture, taxe sur les chiens, exposition agricole) vont permettre aux auteurs du Charivari de mener une réflexion axée sur les deux pôles du bestiaire et du zoo. Sous les dehors du rire, du charivari, s'élabore une interrogation de nature politique sur la hiérarchie des hommes et des animaux et sur un possible retour à l'anthropophagie via l'hippophagie.1856 as seen by Le Charivari : year of the bestiary or year the zoo ?
The relationship between men and animals is at a turning point in the middle of the XIXth century. The novelties in 1856 (the development of horsemeat consumption, of fish farming, the tax on dogs, the agricultural show) led the authors of Le Charivari to a thoughtful cogitation on the two sides of both the bestiary and the zoo. Under the pretext of laugh and uproar, a political issue on human and animal hierarchies and a possible return to anthropophagy through hippophagy is raised.
- Le porc dans la caricature politique (1870-1914) : une polysémie contradictoire ? - Guillaume Doizy p. 13-37
Le bestiaire des écrivains
- Romans féminins et œuvres picturales : analyse du bestiaire et approche de la société des Lumières - Stéphanie Miech p. 67-90 Au xviiie siècle, les femmes profitèrent du désintérêt, lié à une forme de mépris de la part des hommes pour les romans, pour investir ce territoire de la littérature, et saisirent rapidement tous les bénéfices que l'on pouvait tirer d'une forme dont la souplesse permettait d'exprimer leurs idées sur les sujets qui leur tenaient à cœur, et délivrer agréablement des leçons de morale. La production romanesque des auteurs femmes des Lumières fait apparaître la présence marquée d'un bestiaire, à la fois outil narratif et motif romanesque qui renseigne sur les mœurs, l'esthétique d'une période, et sur l'éthique prônée par les romancières. L'exploitation littéraire de ce motif dans les divers thèmes abordés par les œuvres s'inscrit plus largement dans la production artistique contemporaine ; la peinture en fournit de nombreux et illustres exemples qui font écho aux textes, riches de vignettes dont l'écriture autorise le rapprochement avec l'art pictural.In the xviiith century, women took advantage of the lack of interest and a sort of spite on the part men for the novel as a genre, to invest that territory of literature ; they rapidly seized all the advantages that one could draw from a form whose flexibility could allow them to express their ideas on matters that were dear to their hearts, and to give moral lectures to their readers in a pleasant manner. In the novelistic production of the women writers during the Age of Enlightenment, the existence of a bestiary appears quite noticeably. A bestiary which is both a narrative tool, and a novelistic motif which gives us information about the customs and aesthetics of a period, and about the ethic rules advocated by the women writers. The exploitation of this motif in the different themes tackled in the novels is part of a larger contemporary artistic production. There are numerous and well-known examples in painting, which echo the texts, full of vignettes written in such a way that one is necessarily reminded of pictorial art.
- Un chien, métaphore de la crise des années Trente ? : Le Chien jaune de Georges Simenon - Lidia Morales Benito p. 91-101 Cet article propose une étude autour de la symbolique de l'animal dans le roman policier de Georges Simenon, Le Chien jaune. Pourquoi dit-on que sa présence est primordiale dans la suite des drames ? Comment l'animal peut-il être relié à l'image de la terreur répandue dans la ville ? Ou encore, de quelle manière peut-on dire que l'animal, métaphore de la crise des années Trente, n'est, finalement, que l'altérité de l'être humain ?A dog, as a metaphor of the Thirties ? This article intends to explore the animal symbology in the detective story The Yellow Dog by Georges Simenon : how the presence of this animal proves indispensable for the continuity of the events ? How the animal is linked with the fear that is spreading in the town ? Or to what extend the animal, as a metaphor of the world crisis of the Thirties, is a mirror of man?
- Romans féminins et œuvres picturales : analyse du bestiaire et approche de la société des Lumières - Stéphanie Miech p. 67-90
Bestiaire et animaux dans l'art contemporain
- Des animaux et des hommes : Une satire de l'Allemagne nazie par Hans Grundig (1901-1958) - Jeanne-Marie Portevin p. 103-118 Dès 1931, la figure de l'animal, utilisée à des fins satiriques, fait son entrée dans l'œuvre de Hans Grundig (1901-1958). Ce membre du parti communiste allemand depuis 1926 et de l'Association des artistes révolutionnaires d'Allemagne – plus connue sous le nom d'Asso – a 32 ans lorsque Hitler accède au pouvoir. Alors qu'il est doublement menacé par son engagement politique et son mariage avec l'artiste Lea Langer, d'origine juive, il reste en Allemagne et décide de faire de son art, qu'il avait dédié dans les années Vingt à la cause du prolétariat et à la lutte des classes, une arme dans le combat contre la dictature, demeurant fidèle à ses convictions de peintre engagé.Dès 1933, il commence un cycle de gravures, qu'il regroupera plus tard sous le titre évocateur Des animaux et des hommes, et qui constitue, selon les vœux de son auteur, une satire de l'Allemagne nazie. L'œuvre de Hans Grundig déploie alors tout un bestiaire. Les colonnes des SS deviennent des meutes de loups pourchassant des chevaux apeurés, figures des victimes de la barbarie. L'URSS s'incarne dans l'ours, tandis que d'autres animaux plus exotiques sont mobilisés pour leur pouvoir à évoquer un sentiment : ainsi les kangourous viennent signifier l'attente.Maniant la tradition des analogies entre l'homme et la bête, les associations ironiques, les glissements de sens et le jeu des équivalents plastiques, Hans Grundig produit des images complexes qui multiplient les niveaux de lecture et nécessitent de nombreuses manipulations.From 1931, satirical representations of animal imagery marked the work of Hans Grundig (1901-1958). A politically-engaged artist – a member of both Germany's Communist party from 1926 and the Asso, The Association of Revolutionary Artists –, Grundig dedicated his art to the proletariat and the class struggle, a weapon in the political combat against the reigning dictatorship.In 1933, the artist developed a series of engravings, which would later be collectively entitled Animals and Men, which are, according to its creator, a satiral representation of Nazi Germany. His works include a whole troop of bestiary. The columns of SS become packs of wolves pursuing terrified horses, symbolising the victims of barbarity. The USSR is incarnated in the image of a bear, whilst more exotic animals come to evoke feelings of the times, thus Kangaroos represent expectation.Using the tradition of man/beast analogies, the associated irony, the subtlety of meaning and the play on equivalent arts, Hans Grundig produces a complex multi-layered representation, requiring numerous manipulations.
- Gloria Friedmann et Alain Rivière-Lecœur : Hommes et animaux dans l'art contemporain : la question de la métaphore trouble - Raphaël Fonfroide p. 119-140 Les questions sur et autour des animaux suscitent un intérêt croissant. Si les rapports entre les humains et les animaux sont le thème central de nombreux écrits récents, parmi leurs auteurs, les historiens de l'art contemporain sont largement sous-représentés. Étudier les animaux, c'est s'intéresser à l'une des figures que l'homme emploie pour se représenter dans la société où il évolue. Ainsi les animaux sont-ils réduits à des métaphores qui questionnent notre identité. Seuls deux artistes, Gloria Friedmann et Alain Rivière-Lecœur, font des animaux le sujet de leurs recherches plastiques. L'analyse de quatre œuvres abordera les questions suivantes : l'occultation de nos responsabilités vis-à-vis des animaux, la disjonction entre les animaux et la viande et la perméabilité de notre taxonomie. Les mises en scènes de Gloria Friedmann s'attaquent à nos stratégies d'oubli tandis qu'Alain Rivière-Lecœur fait voler en éclats la dichotomie homme/animal.Gloria Friedmann and Alain Rivière-Lecœur
Questions regarding animals arouse an increasing interest. If the relationships between human beings and animals have been the main topics of many recent publications, the historians of contemporary art, among their authors, are a minority. Studying animals is a way of taking an interest in one of the representations that human beings use to represent themselves in the society they live in. Thus, animals are reduced to metaphors that question our identity. Only two artists, Gloria Friedmann and Alain Rivière-Lecœur, use animals as the subject of their plastic research. The analysis of four artistic works will deal with the following questions : the occultation of our responsibilities towards animals, the disjunction between animals and meat and the permeability of our taxonomy. Gloria Friedmann's representations denounce our strategies of denial while Alain Rivière-Lecœur shatters the dichotomy human being/animal. - L'animal, l'homme et le monstre dans l'univers onirique d'Alfred Kubin : Du bestiaire à la tératologie humaine - Daniel S. Larangé p. 141-154 Illustrateur et écrivain autrichien, né en Bohème, Alfred Kubin (1877-1959) est associé au groupe Blaue Reiter. Il est considéré comme un représentant important de l'Expressionnisme, connu pour ses fantaisies symboliques, sombres et spectrales. Kubin est aussi talentueux en arts graphiques qu'en littérature. Il illustre des œuvres d'Edgar Allan Poe, E.T.A. Hoffmann, Fyodor Dostoïevski et bien d'autres. Il est aussi l'auteur de plusieurs ouvrages, le plus connu étant son roman L'Autre côté (1909), fantaisie apocalyptique située dans un pays imaginaire oppressant, à l'atmosphère claustrophobe et absurde, qui n'est pas sans rappeler celle que Kafka décrivit plus tard. Son univers, qui mêle modernité industrielle et croyances moyenâgeuses, est peuplé d'un fabuleux bestiaire où l'homme tend vers la sagesse de l'animal. Les créatures humaines, animales ou monstres appartiennent à un système linguistique dans lequel ils sont autant de signes fonctionnels dans un univers orienté par l'antériorité personnelle et individuelle. L'artiste explore les abîmes du subconscient humain, révélant la lutte apocalyptique entre les schémas culturel et naturel.The animal, the man and the monster in Alfred Kubin's oneiric world
Born in Bohemia, Alfred Kubin (1877-1959) is an Austrian illustrator and writer associated with the Blaue Reiter group. He is considered an important representative of Expressionism, noted for his dark, spectral, symbolic fantasies. Kubin has both artistic and literary talent. He illustrated works by Edgar Allan Poe, E.T.A. Hoffmann, Fyodor Dostoevsky and others. He was also the author of several books, the best known being his novel The Other Side (1909), an apocalyptic fantasy set in an oppressive imaginary land which had an atmosphere of claustrophobic absurdity reminiscent of the later writings of Franz Kafka. His intern world, which mixes industrial modernity with middle-aged beliefs, is peopled by an astounding bestiary where the human being is a step toward the animal wisdom. The human, animal and monster beings belong to a linguistic system where they constitute some functional signs inside an internal world oriented by the personal and individual anteriority. The artist explores the depths of the human subconsciousness to reveal the apocalyptical fight between the cultural and natural patterns. - L'animal à l'épreuve de l'art contemporain : le corps comme matériau - Barbara Denis-Morel p. 155-166 Certains artistes contemporains n'hésitent pas à utiliser le corps de l'animal comme un nouveau moyen d'expression. Si des artistes comme Damien Hirst ou Adel Abdessemed interrogent l'hypocrisie de nos comportements envers la souffrance animale, d'autres artistes plus radicaux envisagent l'animal uniquement comme un matériau d'un nouveau genre. Par exemple, les Chinois Sun Yuan et Peng Yu ne se contentent pas de mettre en scène des cadavres d'animaux, mais font de la mort même de ces animaux un acte créatif. Le rejet du public peut être plus ou moins violent, et certaines œuvres doivent être retirées des espaces d'exposition. Le geste de l'artiste fait alors débat : jusqu'où peut-on aller au nom de l'art ?Testing the Animal. The Animal Body as Material in Contemporary Art
Some contemporary artists do not hesitate to use the animal body as new means of expression. If artists like Damien Hirst or Adel Abdessemed question the hypocrisy of our behaviour towards animal suffering, more radical artists envisage the animal solely as a new kind of material. For instance, the Chinese Sun Yuan and Peng Yu don't content themselves with a mise en scène of animal carcasses, but use the animals' agony as an artistic performance. The rejection from the public is more or less violent, and some pieces had to be removed from the exhibition halls. The artist's gesture causes a debate : to what extent can one go in the name of art ?
- Des animaux et des hommes : Une satire de l'Allemagne nazie par Hans Grundig (1901-1958) - Jeanne-Marie Portevin p. 103-118
Face au bœuf gras, les vaches maigres...
- L'« Armée du chahut » : les deux Vachalcades de 1896 et 1897 - Laurent Bihl p. 167-191 Au sein du bestiaire fantasmagorique de la littérature, la « Vache Enragée » tient une place à part, mi camarde, mi incarnation des champs du départ, des débuts dans la vie. On la « saute », on la fuit, on la « tire par la queue »... Sa représentation devient au xixe siècle une figure emblématique de la vie de Bohème mordue à l'eau forte par la plume de Murger, puis par le pinceau des dessinateurs satiriques. Autre symbole charivarique, le bœuf gras constitue le centre des processions carnavalesques remises au goût du jour dans le Paris du Second Empire.Les deux bestioles finissent par entrer en concurrence à la fin du siècle par le biais d'une trouvaille de la bohème « montmartroise ». Décidés à utiliser la vogue des cortèges satiriques pour aller en direction du public, à même le pavé, les artistes organisent une procession charivarique originale, une part des futurs spectateurs étant convoquée pour la réalisation des chars artistiques. Ainsi naît la « Vachalcade », réincarnation improbable de la Vache Enragée, sollicitée en 1896 et 1897 pour incarner à la fois la « dèche » artistique et la vocation « populaire » de ses desservants. Ces deux processions assez inédites connurent un succès considérable jusqu'à susciter nombre articles à l'étranger. La conclusion fut une déroute financière, un « Bal du déficit » étant monté en urgence afin de renflouer la caisse. Cette tentative, malgré son échec, témoigne d'un certain nombre d'enjeux liés à la condition du dessinateur de presse et au statut du genre satirique de large diffusion, un peu avant l'exposition universelle de 1900.The « Army of the racket » : the two Vachalcades in 1896 and 1897Amongst literature's fantastical bestiary, the « vache enragée » – or mad cow symbolising lean times – stands out as being half way between poverty and the hardships novices usually endure. In the xixth century, its representations became emblematic of Bohemian life, as depicted by Murger and later on by numerous satirical illustrators. The other symbol being the Bœuf Gras – the Fat Ox –, which was at the core of all satirical processions that came back into fashion in Paris under Napoleon IIIrd.Both symbols end up competing with one another in Montmartre during the Belle Époque. In order to gain popularity, artists organised a unique satirical hullabaloo, with the public taking part in building the floats. Thus, the Vachalcade – or Cow-valcade – took place in 1896 and in 1897. Both processions were a huge success and were even reported in foreign newspapers. They nevertheless ended up in a financial disaster. In order to raise funds a Bal du Déficit – or Bail-out Ball – was hurriedly set up. Although the processions were not successful, they illustrate the status of the artist and of the satirical genre just before the 1900 International Exhibition.
- L'« Armée du chahut » : les deux Vachalcades de 1896 et 1897 - Laurent Bihl p. 167-191
Lieux et ressources
Regards croisés
- La Vierge corrigeant l'enfant Jésus devant trois témoins (1926) de Max Ernst - Thomas Schlesser, Jacqueline Lalouette p. 205-214
Trames
- Ce que Picasso fait à la peinture - Guitemie Maldonado p. 215-223
Retours sur...
- Max Milner (1923-2008) - Paolo Tortonese p. 225-231
Actualités
- Le Visage qui s'efface, de Giacometti à Baselitz : Toulon, Hôtel des Arts, 20 sept.-23 nov. 2008 - Bertrand Tillier p. 233-237
Grand entretien
- Un historien et l'ethnologie - Maurice Agulhon p. 239-247
Hors cadre
- Le péril jaune à travers la caricature selon René Pinon - Bruno de Perthuis p. 249-265 Dans La Lutte pour le Pacifique, écrit en 1906 au sujet de la guerre russo-japonaise de 1904-1905, René Pinon analyse comment le péril jaune – inventé en 1895 par Guillaume II – est ressenti dans les différents pays européens. Il explique que, si c'est sous la forme d'une menace militaire que cette crainte hante les esprits, il n'y croit pas personnellement, redoutant une menace économique à plus long terme. La caricature de cette époque a surtout retenu la vision d'un danger militaire, et ce n'est qu'une dizaine d'années plus tard que la perception du péril jaune sous sa forme économique est enfin évoquée.In La Lutte pour le Pacifique (The War for the Pacific), written in 1906, about the Russian-Japanese war of 1904-1905, René Pinon studies how the notion of the yellow peril – invented in 1895 by Wilhelm IInd – was received throughout the rest of Europe. He explains that he doesn't personally subscribe to the fear of a military threat, but rather to an economical one in the long run. During that period, caricature has mostly retained the vision of a military danger, and the yellow peril under an economical angle is finally mentioned only ten years later.
- Le péril jaune à travers la caricature selon René Pinon - Bruno de Perthuis p. 249-265