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Titre Les fresques de salle de garde
Auteur Emmanuelle Godeau
Mir@bel Revue Sociétés & Représentations
Numéro no 28, 2009 Le médecin prescripteur d'images
Rubrique / Thématique
Autoportraits ?
Page 13-30
Résumé Dans les représentations profanes, les fresques, au même titre que les chansons paillardes et les jeux de mots obscènes, semblent constitutives des salles de garde et des médecins qui les fréquentent, depuis le milieu du xixe siècle. Pour autant, au-delà de leur envahissante obscénité qui confine parfois à la violence, on peut analyser les fresques au travers des processus sous-tendant leur réalisation, des discours qu'elles suscitent ainsi que des usages auxquels elles renvoient. C'est ce que fait l'auteur de cet article en se basant sur des entretiens ethnographiques menés auprès d'une centaine de médecins jeunes et moins jeunes, parfois complétés d'écrits biographiques.À la fois emblème communautaire permettant l'individualisation du groupe des internes au sein de l'hôpital, ou, plus spécifiquement d'une salle de garde par rapport à une autre ; moyen permettant à chaque interne de s'inscrire dans la tradition ; métaphore de la succession des promotions d'internat ; symbolisation des relations sociales entre médecins à un moment donné... les fresques ont beaucoup à dire à qui sait les décoder. Un détour ultime par la notion de grotesque sexuel permettra d'inscrire ces représentations dans la construction plus vaste des rapports spécifiques des médecins au corps et à la sexualité.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais Frescos in staff rooms
In profane representations, frescos, as well as bawdy songs or obscene jokes seem constitutive of staff rooms and of the doctors who have been using them since the second half of the XIXth century. Beyond their invasive obscenity – sometimes bordering on violence – we can nevertheless analyse the frescos through the process underlying their achievement, the comments they spark off, as well as the customs related to them. This article is based on ethnographic interviews with a hundred or so young or older doctors in medicine, sometimes complemented by biographic writings.They are altogether a sign of the individuality of a group of house physicians inside a hospital, or, more specifically, of a particular staff room against another ; a means for each house physician to be part of the tradition ; a metaphor for the succession of classes ; a symbol of the social relationships between doctors at a certain time... frescos have a lot to reveal to those who can decipher them. A final look at the notion of sexual grotesque will allow us to see these representations as part of the more general construction of the specific relations of doctors toward the human body and sexuality.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=SR_028_0013