Contenu de l'article

Titre Forclore la violence à l'écran : l'écriture cinématographique des « années de plomb » italiennes et la forclusion de la violence politique
Auteur Dora D'Errico
Mir@bel Revue Sociétés & Représentations
Numéro no 29, 2010 Tardi
Rubrique / Thématique
Regards croisés
Page 109-126
Résumé De nombreux cinéastes italiens choisissent aujourd'hui, après une période de silence relatif, de rouvrir la page des années Soixante-dix. Une observation a guidé notre analyse de ce renouveau cinématographique : le glissement net qui, en vingt ans, s'est opéré dans le portrait du terroriste ; d'une figure invisible, mêlée au corps social, telle qu'on la voit dans les films des années Quatre-vingt, elle est désormais hyper individualisée, et auscultée avec les outils du psychologue et du criminologue. Répondant au malaise collectif, aux plaies encore ouvertes par les difficiles années de plomb, ainsi qu'aux vides laissés par une « historiographie à trous », les films se multiplient aujourd'hui et proposent des images mémorielles et des récits collectifs autour desquels la société italienne peut se réunir. Cette visée pacificatrice témoigne d'un nouvel usage de l'image qui entend forclore et délimiter la violence historique.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais After having remained more or less silent on the subject, a significant number of Italian directors now turn their attention to the seventies. Considering this new production, we focus on the specific evolution of the “terrorist” as a film character. In twenty years, it indeed shifts from an undefined, invisible, character, hidden in the crowd, to a highly individualized person who has to be understood from a psychological or criminological point of view. We can thus see the renewal of Italian films on the seventies as an attempt to fill the blanks of an incomplete historical work, and, most of all, to heal the still open wounds of the “anni di piombo”. Movies draw a picture of an Italian past where people can agree on a common vision of themselves. This pacifying goal shows a new use of cinema : marking and assigning its limits to an unsolved historical violence.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=SR_029_0109