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Titre Quand le merveilleux saisit nos sens : spectaculaire et féeries en France (XVIIe-XIXe siècle)
Auteur Roxane Martin
Mir@bel Revue Sociétés & Représentations
Numéro no 31, 2011 Le spectaculaire à l'oeuvre
Rubrique / Thématique
Dossier  : Le spectaculaire à l'œuvre
Page 17-33
Résumé Cet article analyse la notion de spectaculaire au regard de quelques exemples puisés dans l'histoire des spectacles français, et plus particulièrement dans le répertoire de la féerie, entre les xviie et xixe siècles. Il montre combien le spectaculaire, notion complexe et difficile à circonscrire, n'est pas à confondre avec le spectaculeux. Son essence réside avant tout dans l'effet qu'il produit sur le spectateur. D'Aubignac par exemple, dans sa Pratique du théâtre (1657), ne cesse de mettre en garde les auteurs sur les séductions faciles du spectaculaire, privilégiant le plaisir raisonnable, c'est-à-dire celui qui permet au spectateur de rester libre dans ses jugements et ses impressions. Copeau, puis un bon nombre des défenseurs du « théâtre d'art », condamnent également le spectaculaire, d'une part parce qu'il leur apparaît comme la caractéristique essentielle d'un théâtre bourgeois et suranné, d'autre part parce que son pouvoir éducatif passe désormais par le recul critique du spectateur. De Zola à Vilar, en passant par Brecht, le théâtre se doit d'éclairer le spectateur, de l'éduquer en lui apprenant le sens critique et la faculté d'apprécier avec intelligence les beautés des grands chefs-d'œuvre de la littérature dramatique. Le spectaculaire a toutefois pris des formes et des sens multiples selon les genres et les périodes que l'on analyse. C'est ce que cet article met en perspective, en soulignant qu'il pose toujours la même question, quelles que soient les époques : celle qui interroge la nature, le pouvoir et le rôle du spectacle.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais This article analyzes the notion of the “spectacular” through some examples drawn from the history of French shows, and especially in the repertoire of extravaganzas, between the 17th and 19th centuries. It shows how the “spectacular”, a complex and difficult notion to circumscribe, is not to be confused with the “spectaculous”. Its essence is, above all, the effect produced on the audience. D'Aubignac, in his Pratique du théâtre (1657), keeps warning authors against the easy seductions of the spectacular, advocating reasonable pleasures, that is to say the kinds that allow the spectator to remain free in his judgments and impressions. Copeau and many of the defenders of the Théâtre d'Art, also condemn the spectacular, because, on the one hand, they see it as the main characteristic of a bourgeois and antiquated theatre, and, on the other hand, because the educational power of theatre is now inseparable from the critical distance of the spectator. For Zola, Brecht or Vilar, theatre must enlighten the spectator, educate him while teaching him to be critical and to appreciate with intelligence the beauties of the great masterpieces of literature. The “spectacular” has, however, taken multiple meanings according to the genres and the periods observed. It is what this article tries to put in perspective, while underlining that it always asks the same question, whatever the period: what is the nature, the power and the role of the spectacle?
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=SR_031_0017