Titre | Le paradoxe du « théâtre exotique d'avant-garde » dans les années 1920 : Archaïsme et modernité dans la collaboration Baty-Lenormand | |
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Auteur | Jules Siran | |
Revue | Sociétés & Représentations | |
Numéro | no 31, 2011 Le spectaculaire à l'oeuvre | |
Rubrique / Thématique | Dossier : Le spectaculaire à l'œuvre |
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Page | 35-53 | |
Résumé |
Dans les années 1920, le metteur en scène Gaston Baty et le dramaturge Henri-René Lenormand élaborèrent, à travers les différentes mises en scène du Simoun et d'À l'ombre du mal, la pratique d'un spectaculaire spécifique que l'on qualifiera de théâtre exotique d'avant-garde. L'article examine la façon dont les deux collaborateurs, tout en revendiquant un théâtre en rupture avec l'« Orient du music-hall », ont malgré tout reproduit les codes de l'orientalisme le plus conventionnel. Tout d'abord, l'étude du travail du dramaturge fait apparaître un souci de réalisme qui tranche avec les productions théâtrales exotiques de l'époque, spécificité qu'il revendiquait largement pour caractériser son effort. À l'inverse, l'intervention du metteur en scène était déterminée par l'objectif de « donner l'illusion d'un autre monde, encore plus beau », privilégiant les effets d'atmosphère sur le texte lui-même. Ce hiatus provoqua une réception biaisée des deux œuvres, les critiques ne les distinguant pas réellement des pièces exotiques plus conventionnelles. En somme, les références orientalistes mobilisées dans les différentes étapes de l'élaboration de ce spectaculaire – production du texte, mise en scène, réception critique – ont donné un résultat relativement éloigné des ambitions affichées au départ par les deux collaborateurs. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
In the 1920s, director Gaston Baty and playwright Henri-René Lenormand developed, with the plays The Simoun and À l'ombre du mal, the practice of an art that will come to be known as the exotic avant-garde theatre. This article studies the way the two partners, while claiming to break free from the “music-hall Orient”, reproduced nonetheless the codes of the most conventional orientalism. Initially, the study of the playwright's work reveals a concern for realism that clearly stands out from the exotic theatrical production of the time –a characteristic he proudly claimed. On the contrary, the director's goal was to “give the illusion of another, more beautiful, world”, thus favouring ambience effects over the text itself. This hiatus generated a biased reception of the two plays since critiques did not really make a difference between those and other –more conventional– exotic plays. In sum, the outcome of oriental references summoned during the different stages of the making of this kind of show –writing, staging, critique reception–was finally rather remote from the ambitions initially claimed by the two partners. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=SR_031_0035 |