Titre | Célébrer, mobiliser et mettre en scène : le spectaculaire dans les manifestations festives soviétiques des années 1920 | |
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Auteur | Emilia Koustova | |
Revue | Sociétés & Représentations | |
Numéro | no 31, 2011 Le spectaculaire à l'oeuvre | |
Rubrique / Thématique | Dossier : Le spectaculaire à l'œuvre |
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Page | 157-176 | |
Résumé |
En examinant l'abondante littérature consacrée à l'organisation des célébrations publiques (manuels contenant les conseils et les scénarios modèles, premières histoires des fêtes de la Révolution russe…) et la pratique festive au moment de la Nouvelle politique économique, cet article étudie la réinvention de la célébration publique soviétique qui, dans les années 1920, porta sur la nature et les objectifs du spectacle festif, la définition de ses participants et de ses destinataires. Elle conduisit notamment à replacer la manifestation au centre de la fête, en réinventant ses formes (« carnaval politique »), en réaffirmant sa fonction mobilisatrice et en développant sa dimension pédagogique. En mettant l'accent sur le nombre de participants, en soulignant leur hétérogénéité et leur représentativité, la nouvelle manifestation devenait spectacle d'une nation mobilisée autour d'un État face à un environnement hostile ; elle préfigurait ainsi les grands thèmes du discours stalinien, en mettant particulièrement l'accent sur les sujets économiques et le travail. Pensée capable de transformer les foules bigarrées en un corps ordonné et harmonieux, de mettre en scène les masses et d'effacer les frontières entre participants et spectateurs, la célébration était l'objet de maintes attentions, se retrouvant régie par des consignes de plus en plus strictes et élaborées. Aucun élément de la fête ne devait y échapper, d'autant que tous avaient une visée pédagogique prononcée. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
This article uses the abundant literature on the organisation of public celebrations (handbooks with advice and model scenarios, early histories of the festivities of the Russian Revolution, etc.) and festivities at the time of the New Economic Plan to investigate the reinvention of Soviet public celebration in the 1920s, concerning the nature and objectives of festive spectacle and the definition of participants and audience. Public demonstration became the centre of festivity, with a reinvention of forms (“political carnival”), a reassertion of its function as mobilisation and the development of its educational dimension. The stress laid on the number of participants, their diversity and representativeness, made of this new demonstration the spectacle of a nation mobilised around a State to face a hostile environment; it foreshadowed the major themes of Stalinist discourse, with particular emphasis on economic matters and work. Celebration was perceived as able to turn a motley crowd into an ordered, harmonious whole, to put the masses on stage and break down the barriers between participants and spectators; considerable attention was given to this and it was regulated by increasingly strict and elaborate instructions. No element of festivity was to escape attention, since all of them had a clear educational purpose. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=SR_031_0157 |