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Titre Des violences urbaines avant la violence urbaine…
Auteur Frédérique Pitou
Mir@bel Revue Sociétés & Représentations
Numéro no 31, 2011 Le spectaculaire à l'oeuvre
Rubrique / Thématique
Hors cadre
Page 241-257
Résumé Cet article évoque une affaire criminelle qui s'est déroulée au milieu du XVIIIe siècle, dans la ville de Laval en Mayenne, consécutive à des violences faites la nuit, par des jeunes gens en bande, que les documents judiciaires de l'époque appellent des « coureurs de nuit ». Ce fait divers permet de réfléchir sur les violences urbaines et leur signification. En étudiant les diverses pièces de procédure (la plainte, les rapports d'experts, surtout les témoignages), on peut suivre les différentes étapes d'un procès criminel mais on peut également établir les faits. Une « course nocturne », si elle se traduit inévitablement par une agression, respecte des règles (notamment faire le maximum de bruit pour effrayer les habitants), comme si les jeunes gens se pliaient à une sorte de rituel recommencé de génération en génération. La clémence des jugements rendus et les remarques faites par un magistrat sur les raisons de cette attitude confortent l'idée que cette violence est considérée comme faisant partie des débordements traditionnels de la jeunesse et ne remet pas en cause l'ordre social. Les jeunes gens violents d'une nuit prendront plus tard toute leur place dans la société.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais This paper relates a criminal case that took place in the mid 18th century, in the town of Laval (Mayenne), after acts of violence had been committed by gangs of youngsters at night, whom are referred to in judicial documents as “night runners”. It allows to reflect upon urban violence and its meaning. Through the studying the miscellaneous documents (the complaint, the experts'reports, most importantly the testimonies) we follow the different steps of a criminal trial and are able to establish facts. If a “night race” always implies an aggression, it obeys some rules (notably to make as much noise as possible to frighten the inhabitants), as if young men reinvented the same sort of ritual generation after generation. The clemency of the sentences, and the remarks made by a magistrate about the reasons for such behaviour, seems to mean that violence in young men is considered as part of the usual dissipation of youth, and is no threat to social order. The one-night-violent young men will later take their full place in society.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=SR_031_0241