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Titre Sophie Calle, Douleur exquise : le récit de l'intime comme objet de la démarche artistique
Auteur Juliette Bertron
Mir@bel Revue Sociétés & Représentations
Numéro no 33, 2012 Pour de faux ?
Rubrique / Thématique
Dossier  : « Pour de faux ? Histoire et fiction dans l'art contemporain »
Page 13-23
Résumé De travaux en travaux, l'artiste Sophie Calle ne cesse de se mettre en scène. Les traces et témoignages de son vécu deviennent la base de son œuvre qui se présente comme une mémoire de son existence. Dans Douleur exquise, que l'on peut lire comme une œuvre thérapeutique parce qu'elle vise à atténuer la souffrance d'une rupture amoureuse, Calle met en place une esthétique de l'archive, par la multiplicité d'indications de lieu et de temps, présentes dans les documents visuels aussi bien que dans les textes. Si l'artiste assure et garantit la véracité des faits exposés au spectateur, celui-ci est volontairement amené à se questionner sur la part de fiction et de séduction qui s'y loge. Cette œuvre permet aussi à Sophie Calle de faire intervenir la parole d'autres, anonymes qui répondent tour à tour à la question « Quel est le jour où j'ai le plus souffert ? », créant ainsi un récit intersubjectif et polyphonique.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais Sophie Calle, Exquisite Pain : intimacy as an object of artistic concept
Throughout her work, Sophie Calle has never ceased staging herself. Traces and testimonies of her life became the basis of her work that presents itself as a memoir of her existence. In Exquisite Pain, which can be read as a therapeutic work because its aim was to soothe the pain of the end of a love affair, Calle sets aesthetics of the archives, through the multiple indications of place and time, present in the visual documents as well as in written texts. The artist assures and guarantees the veracity of the facts exposed to the spectators, who are voluntarily induced to wonder about how much fiction and seduction are present. This work also allows Sophie Calle to bring in the voice of other anonymous persons who answer in turn to the question : “when was the day I suffered the most ?”, thus creating an inter-subjective and polyphonic narrative.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=SR_033_0013