Contenu de l'article

Titre Peut-on entendre Sarah Bernhardt ? : Le piège des archives audio et le besoin de protocoles
Auteur Marie-Madeleine Mervant-Roux
Mir@bel Revue Sociétés & Représentations
Numéro no 35, 2013 Archives et patrimoines visuels et sonores
Rubrique / Thématique
Dossier  : Archives et patrimoines visuels et sonores
Page 165-182
Résumé « Nous pouvons écouter des sons enregistrés dans le passé, mais nous ne pouvons prétendre que nous savons exactement ce qu'était l'audition à un moment ou en un lieu particulier du passé. À l'époque de la reproduction technologique, nous pouvons parfois faire l'expérience d'un passé audible, mais nous ne pouvons que présumer l'existence d'un passé auditif. »Ce constat formulé par Jonathan Sterne dans The Audible Past (2003), nous avons pu en vérifier la validité et l'importance dans le cadre d'une recherche internationale consacrée au « son du théâtre (xixe-xxie siècles) » étudié à partir des tout premiers enregistrements. Les enseignements les plus riches nous sont venus d'un séminaire de formation spécifiquement dédié aux archives sonores et largement fondé sur des exercices d'écoute. Le premier des enseignements est que la plupart de ces archives laissent croire aux auditeurs qu'elles sont immédiatement audibles. Le meilleur exemple, le plus célèbre, est celui de la grande Sarah, dont les enregistrements de Phèdre ont été souvent commentés. Les chercheurs les plus avisés mettent leur déception (fréquente) sur le compte du phonographe. En nous appuyant sur un corpus de phonogrammes théâtraux, nous nous intéresserons aux caractéristiques originales des documents audio, à leur double rapport intense et au passé et au présent, avant de proposer les règles d'une écoute historicisée.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais Can we hear Sarah Bernhardt?“We can listen to recorded traces of past history, but we cannot presume to know exactly what it was like to hear at a particular time or place in the past. In the age of technological reproduction, we can do no more than presume the existence of an auditory past.”We were able to verify the validity and scope of the preceding statement within the frame of an international research on “Theatre Sound (19th –21st century)” envisioned from the viewpoint of the very first recordings. We especially learned from teaching a class dedicated to audio archives, widely based upon exercises in listening. The first lesson we draw is that most of these recordings misleadingly suggest that they are immediately audible. The clearest example, the most famous one, is that of the great Sarah, whose recordings of Phèdre have often been commented upon. The most discerning researchers put down their (frequent) disappointment to the phonograph's account. By relying on a corpus of theatre recordings, we will focus on the specific features of audio archives, their twofold intense relationship with the past and with the present, before proposing rules for an historicized listening.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=SR_035_0165