Contenu de l'article

Titre Le privilège des femmes dans la critique d'art en France, 1785-1815
Auteur Heather Belnap Jensen, Séverine Sofio
Mir@bel Revue Sociétés & Représentations
Numéro no 40, 2015 Nouveaux regards sur la critique d'art au XIXe siècle
Rubrique / Thématique
Nouveaux regards sur la critique d'art au XIXe siècle
Page 145-161
Résumé De 1785 à 1815, un groupe réduit mais extrêmement visible d'écrivaines – certaines anonymes, d'autres plus reconnues – a publié plusieurs textes sur les beaux-arts dans la presse périodique ainsi que dans des romans, des guides touristiques, des mémoires et d'autres espaces littéraires, contribuant ainsi au domaine naissant de la critique d'art. Étant donné leur position extérieure ou marginale vis-à-vis de l'Académie et des instances officielles de régulation du monde de l'art, ces femmes sont demeurées à la périphérie de celui-ci. Néanmoins, elles ont su capitaliser sur leur statut d'outsider en mettant en avant leur identité de femme dans leurs écrits, afin de faire de leur appartenance sexuée l'origine d'un point de vue privilégié sur l'art contemporain et la société de leur temps. En mobilisant la théorie féministe du point de vue (standpoint theory) qui soutient que les individus provenant des marges de l'espace social ont une conscience alternative des phénomènes sociaux, cet article montre comment certaines femmes qui ont écrit sur l'art ont fondé leur droit à contribuer à la critique d'art en raison de leur sensibilité particulière, de leur supériorité morale et de leur capacité à proposer des critiques sincères et impartiales.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais From 1785 to 1815, a small but visible number of women writers, ranging from the anonymous to the renowned, published on art in the periodical press and in novels, guidebooks, memoirs and other venues, thereby joining the nascent field of art criticism. Given their exclusion from (or secondary status within) the Academy and other art institutions, these women found themselves operating at its periphery. Many of the female art critics of this era capitalized on their outsider status, foregrounding the matter of their sex and promoting it as a privileged position from which to offer their analyses of the contemporary French art scene and Revolutionary society. Using the construct of standpoint theory, which contends that individuals who operate on the fringes of social spacesare able to provide an “oppositional unconsciousness”, this essay seeks to demonstrate how some women writing on art declared their right to participate in the critical enterprise by virtue of their predisposition for sensibilité and hence moral superiority, as well as their ability to offer sincere, untainted critiques.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=SR_040_0145