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Titre « Toutes les directions sont incertaines et combattues » : les peintres, les critiques et l'imposition de la bataille romantique
Auteur Séverine Sofio
Mir@bel Revue Sociétés & Représentations
Numéro no 40, 2015 Nouveaux regards sur la critique d'art au XIXe siècle
Rubrique / Thématique
Nouveaux regards sur la critique d'art au XIXe siècle
Page 163-181
Résumé Dans les années 1820-1830, la critique devient une pratique non seulement légitime, au carrefour des espaces artistique, littéraire, politique et journalistique, mais aussi relativement homogène dans les formes qu'elle prend, dans le profil de ceux qui la pratiquent ou dans ses supports. C'est aussi le moment où l'on voit à l'œuvre, pour la première fois, son extraordinaire force de prescription. On revient ainsi dans cet article sur les évolutions croisées des espaces journalistique, littéraire et artistique qui ont fait converger, temporairement, les intérêts d'une génération de critiques et de peintres dans le contexte d'un monde de l'art déboussolé par la fin de l'École de David. Pour rendre lisibles les enjeux du Salon, les critiques, issus de l'espace littéraire, ont importé dans le domaine des beaux-arts la grille de lecture de la « bataille romantique » et imposé ainsi une lecture binaire des controverses qui structurent alors le monde de la peinture. La fortune critique de cette dialectique « classique versus romantique » dans l'appréhension de l'art de cette période est telle qu'elle a durablement marqué l'histoire de l'art et fonctionne encore parfaitement aujourd'hui.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais In the 1820s and 1830s, art criticism in France becomes a legitimate activity and a standardized practice both in its forms and media, and in the social backgrounds of its authors. At this moment, art criticism also shows, for the first time, how extraordinarily prescriptive it can be. In this paper, I focus on the intertwined evolutions of press, literature and fine arts which led to a temporary convergence of the interests of painters and critics from the “generation of 1820”, in the context of a deeply unsettled art world after David's exile. To make what was at stake in the Salons legible for their readers at this time, critics (most of them being aspiring writers) imported the “romantic battle” in the art world, imposing therefore a literary binary model on specifically aesthetic controversies in a multipolar art world. Though artificially imposed on the 1820-1830s artistic debates, the critical fortune of this “romantic vs. classic” dialectic is such that its impact on French art historiography is still valid today.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=SR_040_0163