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Titre « Expériences sociologiques » : les faits et les preuves dans les thèses de Maurice Halbwachs (1909-1913)
Auteur Christian Topalov
Mir@bel Revue Revue d'histoire des sciences humaines
Numéro no 1, 1999 Maurice Halbwachs et les sciences humaines de son temps
Rubrique / Thématique
Dossier
Page 11-46
Résumé La thèse de droit de Maurice Halbwachs (Les expropriations et le prix des terrains à Paris, 1909) et sa thèse de lettres (La classe ouvrière et les niveaux de vie, 1912) sont observées ici du point de vue de leur programme intellectuel, du mode d'établissement des faits et des rhétoriques de la preuve. Les opérations effectuées sur les données statistiques mettent en œuvre une conception de la causalité et des procédures expérimentales qu'avait formalisées François Simiand. Elles ont pour effet un effacement du temps historique, des agencements spatiaux et de la singularité. Les autorités mobilisées à l'appui de l'argument appartiennent pour l'essentiel aux réseaux intellectuels constitués par l'Année sociologique et le socialisme normalien. Les représentations collectives attribuées à la classe ouvrière sont expliquées en dernière analyse par des évidences empruntées aux milieux de la réforme du logement. Prendre en considération la double appartenance du sociologue à des communautés savante et séculière permet ainsi de rendre compte du contenu de ses œuvres.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais The doctoral dissertations by Maurice Halbwachs in law (Les expropriations et le prix des terrains à Paris, 1909) and humanities (La classe ouvrière et les niveaux de vie, 1912) are here observed from the view point of their intellectual programme, the ways to establishing facts, and the rhetoric of proof. The operations made on statistical data implement a notion of causality and experimental procedures that had been formalized by François Simiand. They result in blurring historical time, spatial arrangements, and uniqueness. Most of the references that are mobilized for argumentation belong to the intellectual networks set up by the Année sociologique and the group of socialist « intellectuels » from the École Normale Supérieure. The final explanation given to collective representations supposedly found in the working class is eventually based on the common sense that had been built by housing reformers. Considering the sociologist's position in both scholarly and secular communities helps thus account for the substance of his works.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=RHSH_001_0011