Titre | 1800 – Le moment « naturaliste » des sciences de l'homme | |
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Auteur | Claude Blanckaert | |
Revue | Revue d'histoire des sciences humaines | |
Numéro | no 3, 2000 Gabriel Tarde et la criminologie | |
Rubrique / Thématique | Varia |
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Page | 117-160 | |
Résumé |
Renonçant à la philosophie religieuse de l'histoire comme au dualisme de l'âme et du corps, l'anthropologie européenne des secondes Lumières consacre l'alliance des sciences physiques et des arts du gouvernement. Le diagnostic social sacrifie à la légalité formelle de la nature. L'homme est redéfini comme un « produit naturel », au « physique » comme au « moral ». L'urgence de son étude est incessamment rappelée. On espère en fait hâter l'émancipation de l'humanité en approfondissant l'analyse de son rapport au monde et la marche nécessaire de sa Civilisation. Le paradigme « naturaliste », fondé sur la comparaison, le classement et l'approche nomothétique des faits sociaux, acquiert vers 1800 une autorité sans précédent. Les anthropologues deviennent experts pour tout ce qui regarde l'investigation « statistique » de la condition humaine sous les différents climats. Il s'agit alors de comprendre les déterminismes généraux de l'évolution du genre humain, de mettre à jour les ressorts cachés de sa félicité. La vérité, la moralité des actes et la conduite des affaires publiques s'y trouvent, dit-on, pareillement intéressées. La redistribution des recherches dans la décennie 1795-1805 donne ainsi un nouvel élan à la réflexion classique sur la nature humaine, sous sa triple détermination temporelle, spatiale et sociale : l'origine, la race, le progrès. Cet article propose une synthèse des traits dominants de la pensée naturaliste, de ses ambitions réformatrices comme de ses contradictions foncières. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
Renouncing the religious philosophy of history and the dualism of the mind and the body, European anthropology in the age of the second enlightenment heralded the coming together of the physical sciences and the science of government. The social diagnostic sacrificed to the formal legality of nature. Man is redefined as a “natural product” from both “physical” and “moral” points of view. The urgency to study man is incessantly repeated. In fact one hopes to hasten the emancipation of mankind by analysing in greater depth its relation to the world and the necessary advance of Human Civilisation. The “naturalist” paradigm, founded on the comparison, the classification and the nomothetic approach of social facts, acquires an authority without precedent around 1800. Anthropologists become expert on everything to do with the “statistical” investigation of the human condition under different conditions. Their endeavour is about understanding the general determinism of the evolution of Mankind, to expose the hidden roots of its bliss. The truth, the morality of actions and the conduct of public affairs all stand to benefit from such an approach, we are told. The redistribution of research in the decade from 1795 to 1805 provides a new momentum towards classical reflection on human nature, from its triple temporal, spatial and social perspectives: origin, race, progress. This article proposes a synthesis of the dominant traits of the naturalist school of thought, its reforming ambitions as well as its inherent contradictions. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=RHSH_003_0117 |