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Titre Droit, histoire et politique en 1900. Sur quelques implications politiques de la méthode du droit constitutionnel à la fin du XIXème siècle
Auteur Guillaume Sacriste
Mir@bel Revue Revue d'histoire des sciences humaines
Numéro no 4, 2001 La science juridique
Rubrique / Thématique
Dossier  : La science juridique entre politique et sciences humaines (XIXème-XXème siècles)
Page 69-94
Résumé Cet article vise à restituer les conditions sociales de possibilité d'une controverse portant sur la méthode du droit constitutionnel de la fin du XIXème siècle. Les mobilisations multiples au principe de l'Affaire Dreyfus formaient une configuration sociale particulièrement propice à la proposition de modification de la constitution d'Émile de Marcère, l'un des rédacteurs des lois constitutionnelles de la IIIème République. Cette proposition fut le prétexte pour Deslandres, jeune professeur de droit constitutionnel de faire valoir son savoir en matière d'institutions politiques, en prônant l'adoption de la méthode historique critique en droit constitutionnel. Si cette prise de position respectait les problématiques et la mise en forme propres à la science juridique de la fin du siècle, elle était également un coup joué dans le conflit qui opposait au sein du champ juridique les tenants du pouvoir républicain – Adhémar Esmein et Ferdinand Larnaude – aux réformistes traditionalistes, Gény, Saleilles et Deslandres lui-même. Le point de vue exprimé par ce dernier sur la méthode du droit constitutionnel était donc l'expression de la sublimation dans le champ juridique d'une vision du monde politiquement située.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais This article aims to reproduce the social conditions necessary to make possible a controversy about the method of Constitutional Law of the end of the nineteenth century. The multiple mobilisations following the Dreyfus affair formed a particularly favourable social setting for the proposal to modify the constitution made by Emile de Marcere, one of the authors of the constitutional laws of the Third Republic. This proposition formed the pretext for Deslandres, a young professor of constitutional law, to display his knowledge of political institutions and to advocate the adoption of the critical historic method in Constitutional Law. While this position respected the reasoning and the form of discourse that characterised legal science at the end of the century, it was a blow sounded in the conflict which divided in the judicial field the supporters of republican power – Adhémar Esmein and Ferdinand Larnaude – and the traditionalist reformers, Gény, Saleilles and Deslandres himself. The opinion expressed by the latter on the method of Constitutional Law was, therefore, the expression of the sublimation of a politically-determined vision of the world into the judicial sphere.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=RHSH_004_0069