Titre | Métapsychique et psychologie en France (1880-1940) | |
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Auteur | Nicolas Marmin | |
Revue | Revue d'histoire des sciences humaines | |
Numéro | no 4, 2001 La science juridique | |
Rubrique / Thématique | Varia |
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Page | 145-171 | |
Résumé |
Le but de cet article est d'éclairer les relations entre la psychologie et les recherches psychiques en France entre 1880 et 1940. Dans un premier temps, les études sur le spiritisme ou sur la télépathie sont l'objet de discussions dans le champ de la « nouvelle psychologie » en voie d'institutionnalisation. Après 1900, ces études baptisées métapsychiques par un médecin prix Nobel de physiologie, Charles Richet, prennent la tournure d'un « spiritisme matérialiste », surtout axées sur l'étude des effets physiques de la médiumnité. Dès cette époque, quelques psychologues évoquent le danger d'accointances avec la métapsychique, notamment parce que les rumeurs de fraude se font plus pressantes. Pourtant, malgré cette mise à distance, la métapsychique reste largement – souvent prudemment – discutée dans de grandes revues de psychologie. Vers 1920, les métapsychistes fondent leur propre Institut Métapsychique International reconnu d'utilité publique, qui devient un objet culturel attrayant dans le contexte des années Folles : les expériences réalisées sont discutées dans la presse quotidienne et d'influents esprits comme Bergson soutiennent ses entreprises. À cette époque, quelques psychologues – Piéron en tête – se prononcent à nouveau sur le sujet : ils remettent surtout en cause le mode opératoire des expériences métapsychistes, jugées peu rigoureuses. Entre 1920 et 1940, les sujets métapsychiques restent discutés par les psychologues mais le ton change et les critiques deviennent plus acerbes et systématiques : il apparaît ainsi que les psychologues se servent de ces études comme d'un modèle en négatif en vue de préciser leur domaine d'étude (en instituant une sorte de frontière extérieure) et d'insister sur la nécessaire rigueur des procédures expérimentales. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
I intend here to describe the relationships between psychology and psychical research in France between 1880 and 1940. From 1880 onwards, psychic phenomena such as spiritism or telepathy were widely discussed in the field of the « new psychology ». At the beginning of the twentieth century, those studies, under the name of « méta-psychique » proposed by the French Nobel Prize winner Charles Richet, gave birth to a raw materialistic form of spiritualism. They dealt mainly (but not only) with the physical effects of mediumnism. In the same periods, some psychologists started to point out the dangers of such a dubious vicinity, as scandalous rumours of fraud arose. But the study of some of the most famous French psychological reviews reveals that their interest did not really faded away. Around 1920, the French « métapsychique » became a cultural object, debated at length in many newspapers and even encouraged by influential thinkers like Bergson. However, at the same time, it was also ostracized by mainline psychologists. Again, the study of a few French psychological journals suggests that they widely used « métapsychique » as a counter-model to more closely specify their field of research and to define some of their experimental procedures. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=RHSH_004_0145 |