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Titre Nation, races et fétichisme : la religion de l'humanité au Brésil
Auteur Lorelai Kury
Mir@bel Revue Revue d'histoire des sciences humaines
Numéro no 8, 2003 La réception du positivisme (1843-1928)
Rubrique / Thématique
Dossier  : La réception du positivisme (1843-1928)
Page 125-137
Résumé La présence du positivime au Brésil en tant que courant politique remonte aux années 1880, autour de l'action des disciples d'Auguste Comte en faveur de l'abolition de l'esclavage dans le pays. La subordination de la raison au sentiment, pierre de touche de la religion de l'Humanité, ainsi que l'idéalisation de l'étape fétichiste, supposée en cours chez les populations venues de l'Afrique, ont contribué à la valorisation des noirs – race attachée à l'amour – entamée par les positivistes orthodoxes. Leur souci majeur c'était d'éviter que les africains « fétichistes » soient « contaminés » par le « mélange théologiste » : l'incorporation des esclaves à la société devait « sauter » les étapes religieuse et métaphysique. Ces mêmes arguments seront également avancés en ce qui concerne l'incorporation des Indiens à la société. Leur politique indigéniste a une dette vis-à-vis du romantisme brésilien, ayant dans la construction mythique de l'image de l'Indien l'une de ses principales caractéristiques. De la critique de l'esclavage à la défense des Indiens, les politiques soutenues par les disciples de Comte au Brésil ont souvent acquis un profil humanitaire, qu'il faut prendre en compte dans une étude des élites et de la modernisation autoritaire de l'État brésilien.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais The political presence of Positivism in Brazil began in the 1880's with the actions of Auguste Comte's followers in favour of the abolition of slavery in the country. Their belief that human feelings were superior to reason and their idealization of the fetishist stage led to their positivist view of the black race, which they considered primitive and loving. The primary worry of orthodox positivists was to avoid the « contamination » of fetishist afro-brazilians by the « theological mix »: the incorporation of the slaves into society should « jump » religious and metaphysical stages. These same arguments would be proposed to deal with the incorporation of the brazilian indians. Their indigenist politics were also inspired by Brazilian romanticism, which constructed a mythic image of the first inhabitants of the territory. From the criticism of slavery, to the defence of the Brazilian indians, the politics supported by disciples of Compte in Brazil frequently acquired a humanitarian aspect, which must be considered in any discussion of the elites and the modernization of the Brazilian State.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=RHSH_008_0125