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Titre L'ethnologie musicale selon André Schaeffner, entre musée et performance
Auteur Olivier Roueff
Mir@bel Revue Revue d'histoire des sciences humaines
Numéro no 14, 2006 Musique et sciences humaines
Rubrique / Thématique
Dossier
Page 71-100
Résumé André Schaeffner a créé et dirigé le département d'ethnologie musicale du Musée d'ethnographie du Trocadéro (1929), puis du Musée de l'homme (1937-1964). L'article interroge la genèse des thèses rassemblées et systématisées dans la somme programmatique qu'il publie en 1936, Origine des instruments de musique. Introduction ethnologique à l'histoire de la musique instrumentale. En restituant ses expériences de formation, notamment au pôle savant de la nébuleuse intellectuelle catholique, et ses déplacements positionnels, du pôle scholiste puis néoclassique du champ musical jusqu'à la reconversion à l'ethnographie durkheimienne, il s'agit de rendre compte du caractère improbable de son organologie : tournée contre le graphocentrisme « philologique » de l'histoire de la musique et définissant la musique comme performance, elle reste néanmoins tributaire du dispositif de savoir muséal, centré sur la collecte et la classification d'objets. Elle vient ainsi paradoxalement refonder une philosophie essentialiste de la musique, durablement ancrée dans la dissociation « scolastique » entre codes musicaux (approchés par les transcriptions graphiques) et usages instrumentistes (renvoyant à l'inertie raciale ou culturelle des corps musiciens).
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais André Schaeffner was the founder and director of the department of ethnomusicology at the successive Museums of anthropology in Paris from 1929 to 1964. His thesis were gathered and developed in his masterpiece published in 1936, Origine des instruments de musique. Introduction ethnologique à l'histoire de la musique instrumentale. We explain the singularity of this work by studying Schaeffner's intellectual socialisations, especially in the catholic circles he entered, and the plurality of his positions, from « scholism » to « neoclassicism », as a musical journalist, and then to « durkheimian » ethnology. He defines music as a performance, against the « graphocentrism » of musicology, but remains dependant from the context of knowledge that the museum organizes, centered on gatherings and classifications of material objects. This leads him paradoxically to an essentialist philosophy of music, where musical codes (ie graphic transcriptions) and performers' habits (ie racial or cultural remanences of musicians' bodies) are dissociated.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=RHSH_014_0071