Titre | Comment la linguistique est (re)devenue cognitive | |
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Auteur | Jean-Michel Fortis | |
Revue | Revue d'histoire des sciences humaines | |
Numéro | no 25, 2011 Les sciences de l'homme à l'âge du neurone | |
Rubrique / Thématique | Dossier : Les sciences de l'homme à l'âge du neurone |
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Page | 103-124 | |
Résumé |
Cet article décrit la naissance de cet ensemble d'approches que l'on connaît aujourd'hui sous le nom de linguistique cognitive. Ce mouvement, né aux États-Unis dans les années 1970, a progressivement pris forme dans les travaux de linguistes qui souhaitaient rompre avec la grammaire générative.La grammaire générative avait été initialement perçue par certains linguistes comme une libération, et comme l'occasion de replacer la sémantique et la sémiose au cœur de la linguistique. Il leur apparut, cependant, que l'école chomskyenne n'empruntait pas cette direction. L'approche alternative qu'ils proposèrent, la sémantique générative, anticipa et, dans une certaine mesure, prépara la scission de la linguistique cognitive et du paradigme chomskyen. Ce sont ces deux étapes — la période de la sémantique générative et l'avènement de la linguistique cognitive — qui sont retracées ici. Dans la deuxième partie, on décrit les trajectoires de quatre linguistes majeurs, partisans ou proches, à un moment, de la sémantique générative (Chafe, Talmy, Lakoff and Langacker), qui ont tous évolué vers des formes diverses de linguistique cognitive et contribué à sa constitution. La dernière partie montre comment le réveil de la sémantique lexicale et d'une vision empiriste de la cognition favorisèrent l'adoption de la théorie du prototype et créèrent des conditions favorables aux travaux sur la métaphore. Ces deux champs d'investigation ayant des liens avec la psychologie et une forme de gnoséologie, ils fournissent l'occasion de s'interroger sur les liens entre linguistique et sciences cognitives. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
How linguistics turned cognitive (again)This paper describes the birth of the conglomerate of interconnected views that is known as cognitive linguistics. In today's parlance, “cognitive linguistics” refers to a movement that was born in the United Sates in the 1970s and progressively took shape in the work of linguists who wished to break away from generative grammar.Although generative grammar was initially perceived by some linguists as a liberating new framework, which made it possible again to explore semantic matters and the mapping of meaning to forms, it soon became clear to the same linguists that the Chomskyan school was not taking generative grammar in that direction. The dissident approach which resulted from their alternative point of view, generative semantics, anticipated and, to a certain extent, prepared the split between cognitive linguistics and the Chomskyan paradigm. Both steps, — the generative semantics period and the ensuing move to cognitive linguistics — are retraced here. In the second part of the paper, the move to cognitive linguistics (or various brands of it) is examined in some detail for four linguists who had all at one point views sympathetic to generative semantics and played a major role in the constitution of cognitive linguistics (Chafe, Talmy, Lakoff and Langacker). The last part describes how the reawakening of semantics and of an empiricist view of cognition favored the adoption of prototype theory and promoted metaphor as an important field of inquiry. Since prototype theory and metaphor have been linked to psychology and general views on cognition, it is appropriate at that point to discuss the interactions between linguistics and cognitive science. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=RHSH_025_0103 |