Contenu de l'article

Titre Aidants profanes en psychiatrie et politiques sociales
Auteur Viviane Kovess-Masféty, Murielle Villani
Mir@bel Revue Revue française des Affaires sociales
Numéro no 1, janvier-mars 2019 La place des aidants profanes dans les politiques sociales, entre libre choix, enrôlements et revendications
Rubrique / Thématique
Les types d'aide et leurs effets
Page 55-74
Résumé Le rôle des aidants profanes en santé mentale s'est considérablement accru suite à la désinstitutionnalisation, la famille et les proches des patients se voyant alors assigner un rôle désormais central, celui d'aidants dits « naturels ». Malgré un certain nombre d'aides sociales, destinées d'abord au patient, mais aussi à ses aidants, les familles déclarent en bénéficier très peu et se sentir relativement seules face à la gestion quotidienne de la maladie. Outre cet enrôlement forcé, les familles et les proches font parfois le choix d'apporter leur aide bénévolement, dans le but de soutenir d'autres familles et des usagers confrontés à une situation similaire à la leur. Ces actions d'entraide s'inscrivent dans la mouvance des philosophies du self-help, sur la base de laquelle les usagers de la psychiatrie eux-mêmes ont fait émerger la notion de « pairs aidants », ces derniers venant contribuer au rétablissement d'autres usagers dans le cadre de programmes d'entraide informels ou structurés. Certains de ces programmes ont récemment promu une fonction d'aidant professionnalisée et rémunérée, dont la reconnaissance se fonderait sur un savoir expérientiel, à la limite entre profane et professionnel. Cette innovation a provoqué de vifs débats et porte de nombreux enjeux. Quoi qu'il en soit, le dynamisme des associations d'usagers et de familles devrait pouvoir s'appuyer sur la volonté des politiques publiques de créer les conditions du développement et du soutien des aidants profanes en santé mentale.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais The role of lay caregivers in mental health has increased significantly as a result of deinstitutionalization, with patients' families and loved ones being assigned a role, now considered to be of central importance, as so-called “natural” caregivers. Despite a number of social benefits, first for the patients, but also for their caregivers, families report very little benefit and feel relatively alone in dealing with the day-to-day management of illness. In addition to this forced recruitment, families and relatives sometimes choose to provide voluntary help, in order to support other families and users facing a similar situation. These self-help actions are part of the “self-help” philosophies, on the basis of which psychiatric users themselves have developed the notion of “peer helpers”, the latter contributing to the recovery of other users within the framework of informal or structured self-help programs. Some of these programs have recently sponsored a professionalized and paid caregiver function, whose recognition is to be based on “experiential” knowledge, at the borderline between lay and professional, an innovation that has provoked lively debate and raises many issues. In any case, the dynamism of users and family associations should be able to rely on the will of public policies to create the conditions for the development and support of lay caregivers in mental health.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=RFAS_191_0055 (accès réservé)