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Titre Mai 68 et ses suites en géographie française
Auteur Olivier Orain
Mir@bel Revue Revue d'histoire des sciences humaines
Numéro no 26, 2015 Les « années 68 » des sciences humaines et sociales
Rubrique / Thématique
Dossier : Les « années 68 » des sciences humaines et sociales
Page 209-242
Résumé Cet article fait le point sur les évolutions qu'a connues la géographie française durant les décennies 1960 et 1970 et met l'accent sur les transformations politico-syndicales et épistémologiques survenues, immédiatement ou avec un certain délai, à l'issue des événements de 68. Il met en lumière dans un premier temps le relatif consensus et l'homogénéité d'une corporation dont l'expansion démographique dans l'après-guerre s'est faite sans transformation majeure des manières de faire ou des équilibres internes. Il explore ensuite la trajectoire des instituts et sections de géographie durant le mouvement de mai-juillet 1968, qui à la fois participent à la dynamique contestataire générale et réinventent leur fonctionnement interne, tout en voulant réformer dans un sens assez légitimiste les contenus d'enseignement. Enfin, il indique comment des processus de clivage interviennent essentiellement après la crise elle-même : politiques d'abord, avec l'émergence et la cristallisation d'une droite géographique jusque-là évanescente ; scientifique ensuite, avec le développement du processus contestataire souvent appelé « nouvelle géographie ».
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais This article summarizes what is actually well-known about the evolution of French geography during the 60's and the 70's and then focuses on political and epistemological changes that appeared immediately or following in wake of 1968's events. It first shows how the geographic community more or less maintained social and political consensus and homogeneity through its demographic expansion during post-war decades, which price was an epistemological conservatism and a static equilibrium between old constituents of the discipline. Then it depicts how Departments of Geography in universities were mobilized during the months of contestation (May-July 1968), mixing a global involvement within the national movement and a local reform of geographical communities and institutions, that shows a conformist view of what geography is, similar to common idiosyncratic self-representations mastered by geographic leaders. Lastly, it explores the political break-ups that immediately followed the 1968 crisis and the more delayed rise of a scientific criticism called “nouvelle géographie” and partly inspired by the English-American “new geography”, but specific in the way it mixes political and epistemological dimensions.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://journals.openedition.org/rhsh/2406