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Titre Hayek, penseur du « doux commerce » : la société moderne est-elle principalement soudée par des « réseaux d'argent » ?
Auteur Eva Debray
Mir@bel Revue Astérion
Numéro no 20, 2019 Les dissonances du doux commerce
Rubrique / Thématique
Dossier
Résumé On insiste le plus souvent, que ce soit pour critiquer ou féliciter l'entreprise de l'économiste Friedrich August von Hayek, sur sa reprise de l'expression de « main invisible » d'Adam Smith. Hayek voit dans cette métaphore une manière particulièrement heureuse de traiter de ces ordres spontanés, de ces ordres produits de manière non intentionnelle, dont lui-même cherche à rendre compte, et, plus précisément, l'ordre de marché. Cependant, plusieurs questions restent alors ouvertes lorsque l'on emprunte uniquement cette voie : de quoi Hayek cherche-t-il à rendre compte précisément lorsqu'il traite de ces ordres spontanés, c'est-à-dire que signifie le terme d'ordre ici ? Pourquoi se penche-t-il principalement sur l'ordre économique ? Pour répondre à ces questions, il est utile de mettre au jour une autre réappropriation conceptuelle à laquelle procède Hayek : celle qui prend pour objet le thème du doux commerce. Son analyse nous place au cœur de son projet de défense du libéralisme. Une étude adéquate de ce réinvestissement suppose cependant de mettre au jour le déplacement conceptuel qu'Hayek fait subir à ce thème. Il s'agit en effet pour ce dernier de défendre l'idée que les « “réseaux d'argent” […] soudent la Grande Société », c'est-à-dire sont au principe de l'ordre pacifique de la société moderne.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais Much attention has hitherto been paid to Hayek's reference to Adam Smith's “invisible hand”. In his view, this metaphor helped shed light on spontaneous social orders, that is orders that are unintentionally produced and which Hayek aims to account for, more precisely market order. However, an exclusive focus on this reference leaves questions unanswered: first, what does Hayek aim to account for, when examining these spontaneous social orders? In other words, what does he mean by “order” in this context? Second, why does his investigation mainly focus on economic order? In order to address these questions, it is useful to bring to light another one of Hayek's conceptual appropriations, namely that of “doux commerce”. An analysis of this conceptual borrowing by Hayek takes us deep into his defence and justification of liberalism. Nevertheless, to adequately grasp the significance of this appropriation, it is necessary to highlight the conceptual shifts Hayek applies to this theme, when he argues that “cash-nexus […] holds the Great Society together”, that is, constitutes the ultimate basis of peaceful order in modern society.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://journals.openedition.org/asterion/3928