Contenu de l'article

Titre Les formes de la peur en ville : LGBTphobie et défiance des quartiers urbains
Auteur Martina Klett-Davies
Mir@bel Revue Droit et cultures
Numéro no 77, février 2019 La vie des personnes LGBT en dehors des grandes villes
Rubrique / Thématique
Dossier : La vie des personnes LGBT en dehors des grandes villes
Page 107-128
Résumé La sexualité, la classe sociale, l'ethnicité et l'espace sont rarement envisagés sous l'angle de la politique identitaire. Cet article cherche à mettre en évidence et à analyser les tensions et ambivalences en interaction entre classe et ethnicité et les perceptions et peurs des personnes gays, lesbiennes, bisexuelles et trans (LGBT) à l'égard la phobie dans six villes petites et moyennes à travers toute l'Europe. 155 rapports d'entretiens en profondeur ont été analysés dans le cadre d'un projet de recherche de l'Union européenne qui s'intéresse aux expériences d'homophobie et de transphobie. L'analyse explore les perceptions d'hostilité qu'éprouvent les personnes LGBT et conclut que celles-ci apparaissent en relation avec les notions de classe sociale et d'ethnicité. Dans un premier temps, la crainte de la LGBTphobie est replacée dans le contexte des quartiers urbains et cette géographie est définie par la classe et/ou la race. Dans un deuxième temps, le capital social et économique est envisagé comme agissant à la manière d'une « zone tampon » à l'intérieur ou à l'égard de certains quartiers. En troisième lieu, cet article étudie la tension et l'ambivalence entre les peurs psychogéographiques des participants envers l'hostilité et les crimes de haine à l'encontre des personnes LGBT. Il s'agit ici d'examiner comment ceci les place en position de « garde-frontières » de la « nation moderne libérale » sans tenir compte des paradoxes qu'une telle posture engendre par rapport à leur propre reconnaissance par ailleurs. Les identités et marques de reconnaissance des personnes LGBT sont saluées comme des marqueurs de la réalisation d'une inclusion occidentale démocratique contrastant avec les libertés des états religieux « pré-modernes », en particulier ceux qui sont islamiques. Les musulmans sont considérés comme homophobes et ceci est utilisé comme une justification de leur incapacité à participer à « la modernité » même dans le cadre de la migration. Cet article s'intéresse aussi à ceux qui ont intérêt à tenir ce discours moderne/prémoderne.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais Sexuality, class, ethnicity and space are rarely considered in combination in identity politics. This paper highlights and discusses the tensions and ambivalences between and within the intersections of class and ethnicity, and lesbian, gay, bisexual and trans (LGBT) people's perceptions and fear of LGBT phobia in six small and medium sized cities across Europe. 155 in-depth interview reports were analysed that formed part of an EU research project that examines homo- and transphobia experiences. The analysis explores LGBT people's perceptions of hostility and finds that these intersect with social class and ethnicity. First, fear of LGBT phobia is being framed within the context of neighbourhoods and these geographies are classed and/or raced. Second, social and economic capital is perceived to act as a ‘protective buffer' within or from certain neighbourhoods. Third, this paper discusses the tension and ambivalence between participants' psycho-geographical fear of LGBT hostility and hate crime on one hand and how this might position them as «border patrollers» of the «modern liberal nation» irrespective of the paradoxes such a position may generate in relation to their own recognition on the other hand. LGBT identities and recognitions are hailed as markers of achievements of Western democratic inclusion in contrast to the freedoms of «pre-modern» religious states, particularly Islamic ones. Muslims are considered homophobic and this is used as a justification for their inability to participate in ‘the modern' even through migration. The paper also considers whose interests are being served by holding on to this modern/pre-modern discourse.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://journals.openedition.org/droitcultures/5239