Contenu du sommaire : La vie des personnes LGBT en dehors des grandes villes
Revue | Droit et cultures |
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Numéro | no 77, février 2019 |
Titre du numéro | La vie des personnes LGBT en dehors des grandes villes |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
Dossier : La vie des personnes LGBT en dehors des grandes villes
- Présentation - Olga Jubany, Isabelle Carles p. 9-20
- Protection des personnes LGBT+ en Europe : le cadre juridique national et de l'Union européenne - Erica Howard p. 21-36 Cet article explore le cadre légal mis en place en Europe pour la protection contre la discrimination envers la communauté LGBT+, les propos haineux et les crimes de haine. Nous analyserons ici le droit fondamental à l'égalité et à la dignité. Nous passerons en revue détaillée la protection offerte par la loi de lutte contre la discrimination de l'UE, en nous assurant particulièrement que la discrimination fondée sur l'identité sexuelle, l'expression du genre et ou les caractéristiques sexuelles sont bien protégées. Nous débattrons de la loi anti-discrimination dans cinq pays faisant partie du projet Divercity. Les mesures de l'UE relatives au discours et aux crimes de haine seront examinées au regard des dispositions du droit national pénal de ces cinq pays. La Directive européenne concernant la protection des victimes de la criminalité, qui établit des normes minimales en matière de droits, soutien et protection des victimes de crimes sera particulièrement passée au crible car cela pourrait être important pour les victimes de discours et crimes de haine envers la communauté LGBT+. Sa mise en place dans les cinq pays faisant partie du projet sera également analysée ici.This chapter explores the legal framework in place in Europe to protect people against LGBT+ discrimination, hate speech and hate crime. The fundamental human right to equality and dignity are analysed. The protection provided by EU anti-discrimination law is examined in detail, with attention being given to the question whether discrimination based on gender identity, gender expression and/or sex characteristics is covered. The anti-discrimination law in the five countries taken part in the Divercity project will be touched upon. EU measures in relation to hate speech and hate crime will be discussed together with national criminal law provisions in the five countries. The EU Victims Directive, which establishes minimum standards on the rights, support and protection of victims of crime, will be given specific attention as this could be important for victims of LGBT+ hate speech and hate crime. Its implementation in the five project countries will be included in this analysis.
- Expériences de LGBTphobie à Gérone. Défis et limites des politiques concernant les crimes de haine en Catalogne - Jose Antonio Langarita Adiego, Pilar Albertín Carbó, Núria Sadurní Balcells p. 37-51 Ces dernières années, plusieurs mesures juridiques et politiques ont vu le jour en Espagne contre ce qu'il est convenu de nommer « les crimes de haine ». L'objectif de ces mesures est de tenter de mettre un frein à la discrimination envers certains groupes sociaux particulièrement vulnérables qui font l'objet de multiples formes de violences, telles que les personnes lesbiennes, gays, transsexuelles et bisexuelles (LGBT). Dans un premier temps, ces mesures seront analysées d'un point de vue social, en posant la problématique des limites des conceptions juridiques des crimes de haine, celles-ci ayant tendance à individualiser des pratiques enracinées dans le modèle social et culturel espagnol (et européen). Dans un second temps sera menée une réflexion critique sur la plainte juridique comme mesure phare de la lutte contre les violences anti-LGBT. Enfin, les limites des formes de soutien aux victimes LGBT des crimes de haine y seront analysées. Cette analyse repose sur une recherche qualitative, fondée sur vingt-huit entretiens approfondis menés auprès de personnes LGBT et de professionnels de l'intervention sanitaire et sociale, ainsi que deux groupes de discussion.In recent years, in Spain, several juridical and political measures have been deployed against which has been tagged as «hate crimes». The aim of these initiatives has been to try to put a stop to discrimination towards certain social groups particularly vulnerable, which are the object of different forms of violence, as is the case of lesbian, gay, transgender, and bisexual people (LGBT), among others. In this article, these measures are analysed from a social perspective which problematises the limits of juridical conceptions of hate crimes, in the sense that they tend to individualise social practices rooted in the social and cultural Spanish (and European) model. In it we critically reflect upon the juridical report as a favourite measure to face anti-LGBT violence, and finally we discuss the limitations in the forms of assistance of anti-LGBT people hate crime victims. For this reason, we carried out a qualitative research based in 28 in depth interviews to LGBT people as well as stakeholders, as well as two focus groups.
- De la révolution sexuelle à l'inclusion sociale des expressions LGBT+. Le processus d'obtention des droits LGBT en Espagne - Jordi Mas Grau, Olga Jubany p. 53-68 Cet article analyse le processus d'obtention de droits LGBT+ en Espagne depuis la fin de la dictature franquiste jusqu'à nos jours, en accordant une attention particulière aux opinions et aux expériences de ses protagonistes. Des données extraites d'entretiens approfondis menés auprès de personnes LGBT+ qui résident et/ou travaillent dans la ville de Sabadell (Catalogne) y sont analysées. En Espagne, comme dans la plupart des pays occidentaux, les organisations LGBT+ ayant une plus grande capacité d'influence abandonnent les revendications révolutionnaires contre le système socio-sexuel, pour adopter un discours plus modéré basé sur les droits civils et l'acceptation sociale. Cependant, dans ce pays, les organisations et discours d'essence plus radicale, aujourd'hui inspirés des théories queer, ont toujours été actifs et sont parvenus à un changement socio-politique important avec la dépathologisation de l'aide aux personnes transgenres. L'article défend la nécessité de ne pas abandonner la critique de notre système de sexe/genre au bénéfice de l'inclusion et de la tolérance sociales, seule façon de contrer la violence quotidienne, symbolique et structurelle.This paper analyses the process of obtaining LGBT rights in Spain since the end of the Francoism dictatorship to the present, paying special attention to the opinions and experiences of LGBT people. To this end, data from in-depth interviews with LGBT people who live and/or work in the city of Sabadell (Catalonia) will be analysed. As in most Western countries, in Spain mainstream LGBT+ organisations set aside the revolutionary claims against the socio-sexual system, in order to adopt a more moderate discourse based on civil rights and social inclusion. Nonetheless, the most radical discourses and organisations -nowadays inspired by queer theories- have always been very active, and have achieved an important socio-political change regarding the depathologisation of health assistance to transgender people. The article argues the importance of not abandoning the critique of our sex/gender system for the sake of social inclusion and tolerance, given that it is the only way to counteract daily, symbolic and structural violence. LGBT, Social movements, History of Spain, Sexualities, Civil rights
- Une législation (in)utile ? Les politiques urbaines et les expériences des LGBT à Wroclaw, Pologne - Monika Baer, Katarzyna Majbroda, Janina Radziszewska p. 69-88 Le propos de cet article est d'analyser comment le caractère apparemment universel des dispositions légales dans la Pologne contemporaine – lesquelles font figurer l'orientation sexuelle dans la liste des motifs protégés uniquement dans le cadre de l'emploi – a identifié les initiatives du mouvement LGBT polonais fondées sur une politique identitaire et un paradigme de droits civiques de type (néo)libéral. Ses tentatives d'inclure les « minorités sexuelles » dans un concept hégémonique de citoyenneté par le biais d'un recours à des mesures législatives n'ont pas encore abouti. Mais le mouvement a réussi à introduire progressivement l'idée d'une citoyenneté culturelle et juridique LGBT dans l'imaginaire collectif de la société polonaise. Les résultats réels de cette situation au sens large à l'échelle nationale, européenne et mondiale, vont être abordés dans le contexte des interactions entre la municipalité et les résidents LGBT de Wroclaw. Alors que la municipalité affirme que les citoyens LGBT sont inclus dans les mesures générales de lutte contre les discriminations, les activistes LGBT assurent que la municipalité ne les reconnait pas en tant que tels et renâcle à coopérer. À l'inverse, d'autres résidents LGBT ne considèrent pas qu'une telle reconnaissance et/ou coopération soit souhaitable, ce qui, à son tour, problématise les principes fondamentaux d'un activisme LGBT polonais dominant.The purpose of this article is to analyze how the apparently universal character of legal provisions in contemporary Poland, which list sexual orientation as a protected ground solely in the field of employment, has identified the initiatives of Polish LGBT movement based on identity politics and civil rights paradigm of a (neo)liberal type. Its attempts to include “sexual minorities” in a hegemonic concept of citizenship by the use of legislative measures have not yet succeeded. But, the movement has managed to gradually introduce an idea of LGBT cultural and legal citizenship into collective imagination of Polish society. The actual results of that broader situation, defined by national, European and global scales, are discussed in the context of interactions between the municipality and LGBT residents of Wroclaw (PL). While the municipality declares that LGBT citizens are included in general antidiscrimination frames, LGBT activists stress that the municipality does not recognize them and is unwilling to cooperate. Contrarily, other LGBT residents do not find such recognition and/or cooperation desirable. This in turn problematizes basic premises of the Polish mainstream LGBT activism.
- Faire face à la LGBTphobie dans une ville moyenne : le cas de Charleroi - Isabelle Carles p. 89-106 L'objectif de cet article est de parvenir à mieux comprendre les mécanismes spécifiques de la LGBTphobie et la vie quotidienne des personnes LGBT dans une ville moyenne belge, à travers le cas de Charleroi. La Belgique est considérée comme un pays libéral au regard des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles et transgenres. En dépit d'un cadre légal et d'une politique de lutte contre la LGBTphobie conséquents au plan national, la prévention et le combat contre la LGBTphobie au niveau local restent dépendantes du contexte socio-économique de la ville. Cela a un impact sur les structures et les ressources et, par conséquent, sur la vie quotidienne des personnes LGBT. Dans le contexte d'une ville qui vit une transition socio-économique et où les ressources sont rares, les personnes LGBT développent une variété de stratégies afin de s'adapter au contexte local et se protéger contre la LGBTphobie, selon leur orientation sexuelle, leur identité de genre et leur capital social et culturel, dans lesquels le droit a peu de place.The purpose of this article is to improve understanding of the specific mechanisms of LGBT-phobia in the medium-sized city of Charleroi in Belgium and the daily life of LGBT people there. Belgium is considered a liberal country as regards to lesbian, gay, bisexual and transgender (LGBT). We argue that despite a well-developed legal and policy national framework, prevention of and combat against LGBT-phobia at the local level reflects the socio-economic context of the city. This context has an impact on structures and resources and, as a consequence, on the daily life of LGBT people. In the context of scarcity of resources and socio-economic transition in the city, we find that LGBT people have developed a wide range of strategies to adapt to the local context to avoid LGBT-phobia according to their sexual orientation, gender identity, and social and cultural capital in which the law is not often mobilized.
- Les formes de la peur en ville : LGBTphobie et défiance des quartiers urbains - Martina Klett-Davies p. 107-128 La sexualité, la classe sociale, l'ethnicité et l'espace sont rarement envisagés sous l'angle de la politique identitaire. Cet article cherche à mettre en évidence et à analyser les tensions et ambivalences en interaction entre classe et ethnicité et les perceptions et peurs des personnes gays, lesbiennes, bisexuelles et trans (LGBT) à l'égard la phobie dans six villes petites et moyennes à travers toute l'Europe. 155 rapports d'entretiens en profondeur ont été analysés dans le cadre d'un projet de recherche de l'Union européenne qui s'intéresse aux expériences d'homophobie et de transphobie. L'analyse explore les perceptions d'hostilité qu'éprouvent les personnes LGBT et conclut que celles-ci apparaissent en relation avec les notions de classe sociale et d'ethnicité. Dans un premier temps, la crainte de la LGBTphobie est replacée dans le contexte des quartiers urbains et cette géographie est définie par la classe et/ou la race. Dans un deuxième temps, le capital social et économique est envisagé comme agissant à la manière d'une « zone tampon » à l'intérieur ou à l'égard de certains quartiers. En troisième lieu, cet article étudie la tension et l'ambivalence entre les peurs psychogéographiques des participants envers l'hostilité et les crimes de haine à l'encontre des personnes LGBT. Il s'agit ici d'examiner comment ceci les place en position de « garde-frontières » de la « nation moderne libérale » sans tenir compte des paradoxes qu'une telle posture engendre par rapport à leur propre reconnaissance par ailleurs. Les identités et marques de reconnaissance des personnes LGBT sont saluées comme des marqueurs de la réalisation d'une inclusion occidentale démocratique contrastant avec les libertés des états religieux « pré-modernes », en particulier ceux qui sont islamiques. Les musulmans sont considérés comme homophobes et ceci est utilisé comme une justification de leur incapacité à participer à « la modernité » même dans le cadre de la migration. Cet article s'intéresse aussi à ceux qui ont intérêt à tenir ce discours moderne/prémoderne.Sexuality, class, ethnicity and space are rarely considered in combination in identity politics. This paper highlights and discusses the tensions and ambivalences between and within the intersections of class and ethnicity, and lesbian, gay, bisexual and trans (LGBT) people's perceptions and fear of LGBT phobia in six small and medium sized cities across Europe. 155 in-depth interview reports were analysed that formed part of an EU research project that examines homo- and transphobia experiences. The analysis explores LGBT people's perceptions of hostility and finds that these intersect with social class and ethnicity. First, fear of LGBT phobia is being framed within the context of neighbourhoods and these geographies are classed and/or raced. Second, social and economic capital is perceived to act as a ‘protective buffer' within or from certain neighbourhoods. Third, this paper discusses the tension and ambivalence between participants' psycho-geographical fear of LGBT hostility and hate crime on one hand and how this might position them as «border patrollers» of the «modern liberal nation» irrespective of the paradoxes such a position may generate in relation to their own recognition on the other hand. LGBT identities and recognitions are hailed as markers of achievements of Western democratic inclusion in contrast to the freedoms of «pre-modern» religious states, particularly Islamic ones. Muslims are considered homophobic and this is used as a justification for their inability to participate in ‘the modern' even through migration. The paper also considers whose interests are being served by holding on to this modern/pre-modern discourse.
- From Nowhere: Provincializing Gay Life - Gavin Brown p. 129-143 Sur le fondement de sources contemporaines et historiques relatives à une ville anglaise provinciale de taille moyenne, cet article examine les traits distinctifs de la vie gay en dehors des grandes villes métropolitaines. L'article concerne la question de la violence et de la discrimination à l'encontre des personnes LGBT dans les villes européennes petites et moyennes et s'intéresse plus particulièrement à la vie quotidienne dans ces villes. D'un point de vue conceptuel, l'article tente de « provincialiser » certaines hypothèses théoriques clés sur la politique sexuelle contemporaine. D'un point de vue empirique, l'article s'appuie sur des sources littéraires et d'archives sur la vie gay à Leicester (et dans la région anglaise de l'East Midlands) à la fin du XXe siècle, ainsi que sur des observations ethnographiques menées dans la ville au cours de la dernière décennie. S'appuyant sur une variété de matériaux empiriques, cette réflexion englobe l'appel de Catherine J. Nash et Andrew Gorman-Murray. Ces derniers invitent les géographes à utiliser le concept d'agencement (assemblage thinking) pour mieux comprendre la configuration des pratiques sexuelles et des identités contemporaines, façonnées par les récents changements sociopolitiques et les nouvelles avancées technologiques.Using contemporary and historical sources about one medium-sized provincial city in England, this short paper examines the distinctive features of gay life outside major metropolitan cities. This provocation engages with the question of violence and discrimination against LGBT people in small and medium sized European cities. However, it focuses more on thinking about everyday life in such cities. Conceptually, the paper attempts to provincialize certain key theoretical assumptions about contemporary sexual politics. Empirically, this short paper draws on literary and archival sources about gay life in Leicester (and the broader English East Midlands region) in the late 20th century, along with ethnographic observations conducted in the city over the last decade. In thinking about these issues through a diverse range of empirical material, this paper engages with Catherine J. Nash and Andrew Gorman-Murray's call for geographers to utilize assemblage thinking to help theorize how contemporary sexual lives and sexual politics are shaped by the coming together of recent socio-legal changes and various new socio-technical arrangements.
Études
- Diversité légitime et illégitime – la Suisse et ses minorités - Sabine Choquet p. 147-168 La Suisse a fait de sa diversité linguistique un des piliers de son unité nationale. Bien plus que d'être « unie dans la diversité », elle est unie par la valorisation de ses différences. D'un point de vue philosophique, considérer la diversité autochtone comme une richesse à préserver peut sembler un parti pris en faveur d'une certaine conception de la « vie bonne ». Par le principe de territorialité, la Confédération fait implicitement le choix de privilégier la préservation des groupes et leur dessein collectif sur la liberté individuelle de choisir sa langue. Ce choix se comprend en référence à la forme politique prise par la nation helvétique qui est une « consociation » (Walzer 1998). À la différence de l'État-nation, la consociation se donne pour but de préserver les langues et les cultures des groupes constitutifs de la nation, même les plus minoritaires. Le modèle de la consociation est-il pour autant un modèle plus tolérant que l'État-nation qui privilégie la culture de la majorité ? Pas nécessairement, puisque dans le cas de la Suisse les mécanismes politiques servant à préserver les minorités nationales ont pour conséquence de promouvoir l'assimilation culturelle des immigrants. Ainsi, ce qui apparaissait initialement comme une politique de valorisation de la diversité se révèle fondé sur une démarcation nette entre les différences légitimes, qu'il convient de préserver, et celles qu'il est opportun de faire disparaître.Switzerland has made linguistic diversity one of the pillars of its national unity. More than being «united in diversity», the country is united by the promotion of its differences. From a philosophical point of view, considering native diversity as a source of wealth to be preserved may seem biased in favour of a certain concept of the «good life». By the principle of territoriality, the Confederation implicitly chooses to favour the preservation of groups and their collective intention over the individual liberty to choose one's language. This choice is understood in reference to the political form taken by the Swiss nation, a «consociation» (Walzer, 1998). Differing from the nation state, the aim of a consociation is to preserve languages and cultures of a nation's native groups, even the smallest minorities. However, is the consociation model a more tolerant model than the nation state, which privileges the majority culture? Not necessarily, because the political mechanisms aimed at preserving national minorities result in the promotion of cultural assimilation among immigrant populations. Thus, what initially appeared as a policy to promote diversity turns out to be based on a clear demarcation between legitimate differences, that should be preserved, and those that should be made to disappear.
- L'identité juridique des peuples autochtones de Iakoutie et le droit russe - Tuyaara Tumusova p. 169-185 L'objectif de cet article est de mesurer l'évolution historique du concept de « peuples autochtones » dans le droit russe afin d'identifier et de retracer les enjeux liés à l'identité des peuples autochtones de la République Sakha (Iakoutie), l'une des entités fédérées de la Fédération de Russie.the objective of this article is to measure the historical development of the concept of «indigenous peoples» in Russian law in order to identify and trace the issues related to the identity of the indigenous peoples of the Republic of Sakha (Yakutia), one of the federated entities in the Russian Federation.
- Diversité légitime et illégitime – la Suisse et ses minorités - Sabine Choquet p. 147-168