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Titre “Women are those who lose their sense of shame”: resistance and fulfilment of gender expectations in dissident initiatives in a rural district of Argentina
Auteur Johana Kunin
Mir@bel Revue L'Ordinaire des Amériques
Numéro no 224, 2019 Résister aux normes et se confronter au backlash : genre et sexualité dans les Amériques
Rubrique / Thématique
Résister aux normes et se confronter au backlash : genre et sexualité dans les Amériques
Résumé Cet article analyse comment et pourquoi ce sont les femmes qui « n'ont plus honte » quand elles coordonnent et rejoignent des interventions sociales et des activités dissidentes fondées sur la notion de « participation » dans la périphérie de La Laguna, une ville rurale dans la province de Buenos Aires en Argentine. Cet article s'appuie sur une vaste étude de terrain ethnographique afin de montrer qu'une vision du monde émique, dans laquelle les femmes sont associées aux mères et les mères à la notion de soin, permet aux femmes de La Laguna de résister à la stigmatisation et de s'opposer à des vues hégémoniques concernant la production agricole et la santé dans une région où la protestation sociale est pratiquement inexistante. Les maternalismes politiques décrits ici laissent les femmes « prendre soin » de « la société », du « quartier », de leurs « enfants » et même d'elles-mêmes. Se faisant, elles prennent des risques, mais un tel risque social est bien inférieur à celui qui existerait pour les hommes dont les identités sont liées à des notions de « vrai travail » et de « discretion » et qui n'ont par conséquent pas de temps à consacrer à ces « stupidities ». Les femmes sont ainsi doublement capables, dans un même temps, de résister aux stéréotypes de genre et de s'y conformer.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais The present article analyzes how and why women are those who “lose their sense of shame” to coordinate and take part in social interventions and dissident activities based on the notion of “participation” in the peripheries of La Laguna, a rural agro city in the province of Buenos Aires, Argentina. Supported by extensive ethnographic fieldwork, this article asserts that an emic worldview in which women are associated with mothers and mothers with care enables women in La Laguna to withstand stigmatization and oppose hegemonic views on agricultural production and health in a district where social protest is nearly completely absent. The political maternalisms that we describe let women “take care” of “society”, the “neighborhood”, their “children” and even themselves. When doing so, they put themselves at risk, but such social risk is much less than it would be for men, who, with identities linked to notions of “real work” and “discretion”, do not have time for “stupidities”. Women are, thus, doubly able to both resist and fulfill gender expectations.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://journals.openedition.org/orda/4705