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Titre ‪Zwischen Sinn(en)fülle und Widerstand – Bienen und Wespen als poetologische Symbole in der Lyrik Jan Wagners und Thomas Klings‪
Auteur Antje Schmidt
Mir@bel Revue Germanica
Numéro no 64, 2019 Formes poétiques du XXIe siècle
Rubrique / Thématique
Voix de poètes
Page 57-72
Résumé Depuis l'Antiquité, la comparaison entre les abeilles qui bourdonnent et produisent du doux miel, et les poètes et leurs œuvres comblés de rythme et d'harmonie et s'inspirant de la tradition, est utilisée pour illustrer des considérations poétologiques. Dans l'œuvre des poètes contemporains de langue allemande Jan Wagner et Thomas Kling, le symbolisme traditionnel des abeilles est transformé pour circonscrire un positionnement poétique individuel. Ainsi, dans le poème poétologique de Wagner « autoportrait avec essaim d'abeilles », un essaim d'abeilles devient une allégorie de la sensualité phonétique et visuelle ainsi que de la richesse sémantique de sa poésie, mais le poème peut également être lu comme un symbole de la résistance de la poésie aux mécanismes de la culture de consommation occidentale. Wagner se positionne ainsi de manière ludique dans la tradition de la poésie apicole. Thomas Kling, quant à lui, ne choisit pas l'abeille, mais la guêpe, bien plus agressive, comme symbole poétologique central, à la fois pour se distinguer de certains aspects de la tradition poétique, mais aussi pour s'y inscrire. Dans « Second Daguerréotype » de Kling, une écriture de guêpe caractérisée par l'agressivité, la rythmique et l'alogicité est mise en scène et peut être interprétée comme métaphore de son esthétique de l'« écriture en mouvement‫ » (‪Trilcke). Par ailleurs, dans les poèmes de Kling, la guêpe symbolise une vision agressive et non sentimentale de la réalité. Bien qu'ayant une signification différente, les abeilles et les guêpes dans l'œuvre de Wagner et de Kling symbolisent à la fois les caractéristiques de la sensualité et de la richesse lyrique produites par le matériel linguistique ainsi que des formes spécifiques de résistance poétique et d'affirmation de soi.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais ‪The comparison between buzzing, honey producing bees and poets, filled with rhythm and harmony, who imitate and transform poetic traditions, as well as their creations, has been drawn to illustrate questions of poetics since Greek-Roman antiquity. In the work of Jan Wagner and Thomas Kling, both well-known contemporary German poets, traditional bee and honey symbols are transformed to define their own poetological positions. In Wagner's poem ‘‘selbstporträt mit bienenschwarm'', a bee swarm becomes a poetic allegory of his poetry's phonetic and visual sensualism and a richness of meaning. Likewise, it is a metaphor for the resistance of poetry against Western capitalist culture's mechanisms. In this way, Wagner playfully takes a position within the tradition of bee poetry. By contrast, Thomas Kling chooses not the bee but the aggressive wasp as his main poetological symbol to distance his poetry from parts of the poetic tradition, as well as to inscribe himself into the history of poetry. Kling presents a wasp-like writing in his poem ‘‘Zweiter Daguerreotyp'', which is characterized by a special aggressiveness, rhythm and illogicalness and hence becomes a metaphor for his concept of ‘bewegte Schrift' (Trilcke). Furthermore, the wasp in Kling's poems symbolizes an aggressive and unsentimental view of reality. Though differently semantically accentuated, in the work of Kling and Wagner bees and wasps symbolize both, different kinds of lyrical sensualism and richness created by the language material and specific forms of poetic resistance and self-assertion. ‪
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=GERMA_064_0057