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Titre Le projet soviétique de l'Europe de l'après-guerre : entre idéologie et réalisme (1943-1945)
Auteur Evguénia Olegovna Obitchkina
Mir@bel Revue Guerres mondiales et conflits contemporains
Numéro no 275, juillet-septembre 2019 Une Europe asymétrique : les idéologies pendant la Seconde Guerre mondiale
Rubrique / Thématique
Dossier - Une Europe asymétrique : les idéologies pendant la Seconde Guerre mondiale
Page 69-82
Résumé Vers la fin de la Seconde Guerre mondiale dans les relations de Kremlin avec les alliés dominait une logique coopérative dans l'esprit de laquelle l'URSS, comme membre des Nations unies, se considérait comme étant dans le monde démocratique, mais une telle auto-identification répondait aux besoins du moment où la démocratie était l'antipode du fascisme. Ayant comme priorité absolue la victoire sur Hitler et tenant à ses intérêts dans le règlement politique de l'après-guerre, Moscou avait montré une grande flexibilité dans sa politique de la réorganisation de l'Europe aux temps de la libération. Ce fut la politique du possible qui se basait sur le rapport de force dans le sens du réalisme classique. Quoique la diplomatie soviétique n'eut pas manqué l'occasion de se servir de son poids militaire pour introduire ces propres intérêts en Europe, elle refusait le scénario révolutionnaire immédiat, misant sur les larges coalitions nationales patriotiques avec une forte présence communiste en France, en Italie, en Grèce et dans les limitrophes de l'Europe de l'Est. Une fois la victoire obtenue, l'union de circonstance avec les démocraties occidentales avait perdu sa raison d'être et l'esprit de la lutte de classes fut de retour dans la politique étrangère de Staline.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais Towards the end of the Second World War, what prevailed in the relationships between the Kremlin and the western allies, was a logic of cooperation in the spirit of which the USSR, as a member of the United Nations, considered itself as a full part of the democratic world. But such self-identification responded to the needs of that era when fascism and democracy were poles apart. As Moscow considered the victory over Hitler as an absolute priority and attached great importance to its own interests in the political settlement of the post-war period at the time of the Liberation, it had shown great flexibility in reorganizing Europe politically. Politics consisted in what could possibly be done, which meant it was based on a balance of powers and had to cope with reality. Although Soviet diplomacy would not have missed the opportunity to use its military powers to serve its own interests in Europe, it rejected immediate revolution and favoured broad national patriotic coalitions with a strong communist presence in France, Italy, Greece and Eastern Europe's bordering countries. Once victory was achieved, that ad hoc union with the western democracies had lost its very first purpose and the spirit of class struggle was back again in Stalin's foreign policy.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=GMCC_275_0069