Titre | The Mulele “Rebellion,” Congolese Regimes, and the Politics of Forgetting | |
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Auteur | Emery M. Kalema | |
Revue | Cahiers d'études africaines | |
Numéro | no 235, 2019/3 | |
Rubrique / Thématique | Études et essais |
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Page | 747-781 | |
Résumé |
Entre 1963 et 1968, Pierre Mulele mena une rébellion dans la province du Kwilu contre le gouvernement congolais. Le soulèvement se solda par une lourde défaite pour les forces rebelles. Depuis la fin de la rébellion en 1968, chaque régime politique au pouvoir au Congo a traité de manière différente la mémoire de cette rébellion. À travers des fragments de récits, cet article examine en profondeur cette histoire afin de saisir comment la politique de l'oubli a été construite depuis la fin des années 1960. Pendant le règne de Mobutu, cette politique était extrêmement violente. Le régime se distingua par sa capacité à configurer un ensemble de stratégies pour imposer le silence et créer un oubli public concernant Mulele. Le résultat de cette nouvelle forme de discipline et de contrôle, est que les gens furent condamnés à se replier sur eux-mêmes comme des “corps” fragmentés vivant entre les mondes corporel et incorporel (le monde de la mémoire). Mais cette nouvelle forme de discipline et de contrôle se révéla également « partiellement » un échec, étant donné que les souvenirs à propos de Mulele devinrent privés (ou secrets) que la (re)diffusion potentielle de ces souvenirs demeura, notamment par le biais d'un avatar fantomatique. L'avènement de Laurent Désiré Kabila en 1997, ainsi que l'inversion de l'injonction d'oublier Mulele après son arrivée au pouvoir, amenèrent les victimes de la rébellion muleliste à se sentir mentalement « colonisées » par la politique de la mémoire du nouveau régime. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
Between 1963 and 1968, Pierre Mulele led a rebellion in Kwilu province against the Congolese government. The uprising ended in a heavy defeat for the rebel forces. Every political regime in Congo from the late 1960s up to the present has differently dealt with the memory of this rebellion. Through fragments of stories, this article looks deeply into this history in order to understand the ways in which the politics of forgetting has been constructed since the late 1960s. During the Mobutu regime, this politics was incredibly violent. The regime distinguished itself by its ability to configure a set of strategies to enforce silence and create a public forgetting about Mulele. The result of this new form of control and surveillance was that people were doomed to fall back on themselves as fragmented “bodies” and live piecemeal between the corporeal world (the body) and the incorporeal world (the world of memory). But this new form of discipline and control also proved to be “partially” a failure, given the fact that memories of Mulele merely became private (or secret) and that the potential (re)publicizing of these remained, in particular via a ghostly avatar. The advent of Laurent Désiré Kabila in 1997, as well as the inversion of the injunction to forget Mulele after he came to power, left Mulele's victims feeling equally and mentally “colonized” by the political memory-work of the new regime. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=CEA_235_0747 |