Titre | À mort l'arbitre ? Ce que la télévision peut faire aux officiels | |
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Auteur | Grégoire Duvant, Williams Nuytens | |
Revue | Revue française des sciences de l'information et de la communication | |
Numéro | no 17, 2019 Migrants et migrations en SIC | |
Rubrique / Thématique | Spicilège |
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Résumé |
Les arbitres eux-mêmes, les institutions sportives et les chercheurs dénoncent régulièrement le traitement réservé aux officiels à la télévision. Critiqués, dénigrés, remis en cause pour leur incompétence supposée, les officiels demeurent vulnérables et sont particulièrement exposés. Les journalistes et commentateurs sportifs jettent le discrédit sur les directeurs de jeu, en exerçant leur activité professionnelle à la télévision. En dépit de ces affirmations, peu de travaux scientifiques se sont intéressés au traitement télévisuel des arbitres lors des rencontres sportives. Cet article propose d'examiner les commentaires réservés aux arbitres pour observer s'ils contiennent les preuves d'un mauvais traitement. Nous émettons l'hypothèse que deux types de travail journalistique peuvent être observés : celui qui conduit les commentateurs sportifs à établir la critique des prestations arbitrales, à les évaluer et donc à porter un jugement ; et celui conduisant à développer des propos systématiquement à charge en direction de la corporation des arbitres, un journalisme des « coups ». La thèse défendue ici fait le pari d'un traitement médiatique évoluant en fonction de l'activité sportive, de la fréquence de sa médiatisation, des commentateurs et des propriétés de la mise en spectacle. Nous proposons ainsi d'analyser le traitement des arbitres à la télévision dans trois sports : le football pour sa forte médiatisation, le hockey-sur-glace dont la diffusion croît et le water-polo pour le faible nombre de retransmissions télévisuelles et sa confidentialité. Nous nous sommes intéressés à ce que disaient les commentateurs à propos des arbitres ou de leurs décisions. Le discours produit a fait l'objet d'un double traitement fondé sur un examen lexical fréquentiel permettant d'évaluer la régularité supposée d'un discours catégorisé et sur une analyse contextualisée au type de pratique favorisant une posture plus qualitative. Ainsi l'analyse de contenu et l'analyse de discours ont éclairé les versants quantitatif et qualitatif des productions discursives, et leur articulation a favorisé la poursuite de quatre objectifs : décrire « de quoi » le journaliste ou le consultant parle ; revenir sur « comment » il en parle ; représenter ce qui structure sa pensée et « interpréter » le contenu de ses interventions (Fallery, Rodhain, 2007). Cette méthodologie est mobilisée pour rendre compte de ce que la télévision peut faire aux arbitres. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Résumé anglais |
Referees, sports institutions and researchers regularly denounce the treatment of "men in the middle" on TV. Criticized, denigrated, questioned for their alleged incompetence, officials are particularly vulnerable. Journalists and sports commentators discredit refs by exercising their professional activity. Despite these claims, there is no scientific research into the treatment of referees at sports matches. This article proposes to review the comments reserved for officials to check if they contain evidence of abuse. We hypothesize that two types of journalistic work can be observed : the one that leads the sports commentators to establish the criticism of the refereeing performances, to evaluate them and make a judgment ; and the one leading to the development of comments systematically against the referees' corporation. The thesis defended here is the bet of a media treatment evolving according to the sports activity, the frequency of its media coverage, the commentators and the properties of the TV show. We propose to analyse the treatment of referees on TV in three sports : football for its high media coverage, hockey-on-ice whose diffusion grows and water polo for the low number of television broadcasts and its confidentiality. We were interested in what the commentators were saying about the referees or their decisions. The produced discourse was the object of a double analysis based on a frequent lexical examination making it possible to evaluate the assumed regularity of a categorized speech and on a contextualized analysis to the type of practice favouring a more qualitative posture. Thus, content analysis and discourse analysis have illuminated the quantitative and qualitative aspects of discursive productions, and their articulation has favoured the pursuit of four objectives : to describe "what" the journalist or consultant is talking about ; go back to "how" he talks about it ; represent what structures his thinking and "interpret" the content of his interventions (Fallery, Rodhain, 2007). This methodology is mobility to account for what the TV can do to the referees. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Article en ligne | http://journals.openedition.org/rfsic/7546 |