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Titre Sport et VIH-sida : de l'exclusion des séropositifs à l'accompagnement des « malades »
Auteur Mélanie Perez, Sylvain Ferez
Mir@bel Revue Sciences de la société
Numéro no 101, 2017 Politiques sportives, relations sociales et action collective
Page 92-111
Résumé Dans les années 1980, l'épidémie de sida inquiète l'univers sportif. Alors que la plupart des fédérations mettent en place des réglementations et procédures d'hygiène visant à sécuriser l'espace sportif, le mouvement sportif lgbt (Lesbiennes, Gays, Bi et Trans) dénonce les logiques d'exclusion et tente de créer les conditions de l'inclusion des personnes séropositives dans les événements qu'il organise. Malgré cette volonté inclusive impulsée au plan international par la Fédération des Gay Games (fgg), au niveau national le sport lgbt n'est pas épargné par l'épreuve du sida, et les risques de stigmatisation qu'il sous-tend. Au milieu des années 1990, la découverte de traitements thérapeutiques efficaces change la donne, provoquant une rupture. L'infection au vih est alors requalifiée comme « maladie chronique ». Les politiques de santé publique se saisissent de l'activité physique et sportive, et l'utilisent comme levier d'action. Les associations de lutte contre le vih et d'accompagnement des personnes séropositives prennent alors le devant de la scène pour relayer les incitations à la pratique de l'activité physique ou du « sport-santé ». L'objet de l'article est d'étudier cette bascule conduisant de la mise en visibilité sociale d'une pratique sportive fondée sur le désir de lutter contre la stigmatisation d'une communauté, à l'essor d'une activité physique visant l'accompagnement socio-sanitaire d'individus faiblement dotés en ressources sociales, économiques et matérielles, ou qui ne sont pas disposés à les utiliser.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais In the 1980s the sports environment is worried about the aids epidemic. Whereas most of the federations set up rules and hygiene procedures to secure the sports environment, the lgbt (Lesbian, Gay, Bisexual and Transgender) movement denounces the exclusion logic and tries to create the conditions to include seropositive people into the events it organizes. Despite this wish of inclusion initiated on international level by the Federation of Gay Games (fgg), lgbt sports – on a national level – is not saved from the ordeal of aids and the stigmatization risks that goes with it. The discovery of efficient therapeutic treatments in the middle of the 1990s causes a break-up. hiv infection is then reconsidered and called a “chronical disease”. Public health policies introduce physical and sports activity and use it as a strategic leverage. Non-profit hiv organizations then come to the forefront to spread the incentives of physical activity and of “sport for health”. The aim of the article is to study this change that leads from a sports activity based on the desire to fight stigmatization of a community, to the rapid expansion of a physical activity aimed at the social and sanitary care of people with a low level of social, economic and material resources or unable to use them.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://journals.openedition.org/sds/6299