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Titre Afrique du Sud : La réconciliation au prix de la justice ?
Auteur Kora Andrieu
Mir@bel Revue Les cahiers de la justice
Numéro no 2010/3 L'internationalisation de la justice
Rubrique / Thématique
Chroniques
Page 99-107
Résumé En janvier dernier, s'est ouvert à New York le procès de six multinationales ayant travaillé en Afrique du Sud durant l'apartheid, accusées d'avoir profité des conditions de travail offertes par le système. Ces procès sont l'aboutissement d'une démarche débutée il y a plusieurs années par de nombreuses associations de victimes, qui se battent depuis 1994 afin d'obtenir des réparations financières pour les torts subis sous le régime. Cette initiative souligne les limites du soi-disant « modèle » de justice reconstructrice et de transition pacifique sud-africain. À partir d'une analyse de la Commission Vérité et Réconciliation, cet article avance l'idée selon laquelle la lecture strictement morale de l'apartheid fournie par celle-ci, et son refus de confronter l'héritage économique et structurel de la violence, est largement responsable des tensions interraciales que connaît encore le pays. Ces limites témoignent de la nécessité, pour la justice transitionnelle, de compléter tout discours éthique sur la réconciliation et le pardon par des mesures plus concrètes d'une justice correctrice, voire même redistributrice.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais In January, has started in New York the first trial against six multinational companies, ail accused of having worked in South Africa and benefited from the cheap labour offered by the oppressive regime. Those trials are the latest development of an initiative that was started long ago by many victims' associations in the country, fighting to obtain financial compensation for the crimes of apartheid. This initiative underlines the limits of the so-called « South African model » of restorative justice and pacific transition. Through an analysis of the Truth and Reconciliation Commission, this article shows that, by giving a strictly ethical interpretation of apartheid, and by refusing to adress the economical and structural legacy of violence, the Commission is partly responsible for the persisting interracial violence in the country. Those limitations underline the need, for any transitional justice initiative, to complete its moral discourse on reconciliation and forgiveness by some more concrete measures of corrective, and even distributive, justice.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=CDLJ_1003_0099