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Titre Repenser la nature sauvage avec la géographie animale
Auteur Philippe Sierra, Guillaume Marchand, Farid Benhammou
Mir@bel Revue Bulletin de l'Association de Géographes Français
Numéro no 2019/2 Les géographes et la nature : regards nouveaux
Page 202-216
Résumé Au cours des vingt dernières années, on a assisté dans la géographie anglo-saxonne et secondairement chez les géographes français à l'essor d'une géographie animale, ou, plus justement, d'une géographie des animaux non humains. Se saisir pleinement de l'étude géographique des animaux, délaissée tant par les tenants de la géographie physique, souvent désarmés intellectuellement pour les étudier, que par ceux de la géographie humaine, souvent nombreux à rejeter les considérations environnementales pour des raisons épistémologiques (ce serait déterministe) ou idéologiques (écolo-scepticisme, « humanisme »), a ouvert la voie en fait à de nouvelles approches d'une géographie réconciliée. Ce faisant, l'approche des animaux permet de revisiter les notions de territoire, d'Habiter, de repenser les méthodes de la cartographie animale utilisées par les biologistes/éthologues et aussi de poser des questions éthiques et politiques sur notre rapport à l'environnement mais surtout aux autres. En décentrant le regard des finalités strictement humaines vers les relations humains-non humains, voire en permettant d'appréhender le point de vue animal, cette branche en constitution permet aussi de repenser l'objet « nature », à la fois en dépassant la dichotomie nature/culture déjà dénoncée mais aussi en posant de manière explicite la question de nos définitions de ces termes, et en particulier de la notion de « nature sauvage », que l'on entendra ici comme celle qui n'est pas domestiquée.Dans un premier temps, il s'agira donc de faire le point sur les apports épistémologiques de la géographie animale à l'approche des environnements « naturels » (quels auteurs ? quel environnement considéré ? quelle « nature » déduite ?). Nous montrerons comment ces nouvelles approches doivent conduire à réviser notre regard de géographe sur la « nature ». Pour cela nous nous appuierons sur la question de la gestion d'espèces sauvages en nous appuyant sur le cas de l'Ibis sacré dans l'Ouest français.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais During the last twenty years, geographers have witnessed the rise of an animal geography. Take full advantage of the geographical study of animals, neglected both by the proponents of physical geography, often intellectually disarmed to study them, that by those of the human geography, often numerous to reject the environmental considerations for epistemological reasons (it would be “geographic determinism ») or ideological (environmental skepticism, "humanism"), in fact paved the way for new approaches to a reconciled geography. Animal geographies make possible to revisit the notions of territory, dwelling, to rethink the methods of animal mapping used by biologists / ethologists and also to ask ethical questions about our relationship with the environment. By decentering the gaze from strictly human goals towards human-nonhuman relationship, or even by allowing to apprehend the animal point of view, animal geographies also make possible to rethink the concept of “nature” both by going beyond the nature / culture dichotomy already denounced but also by explicitly asking the question of our definitions of these terms, and in particular of the notion of wilderness.First, we will examine the epistemological contributions of animal geography to the approach of "natural" environments. We will show how these new approaches should lead to revise our geographer's view of "nature". For this, we will rely on the issue of wildlife management based on the case of the sacred Ibis in the west of France.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://journals.openedition.org/bagf/4886