Contenu du sommaire : Les géographes et la nature : regards nouveaux
Revue | Bulletin de l'Association de Géographes Français |
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Numéro | no 2019/2 |
Titre du numéro | Les géographes et la nature : regards nouveaux |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Les géographes et la nature : regards nouveaux - Bertrand Sajaloli p. 155-160
- La trame noire, un indicateur de la place de la nature dans l'aménagement du territoire - Magalie Franchomme, Christelle Hinnewinkel, Samuel Challéat p. 161-180 Les nuisances de l'éclairage artificiel nocturne que ce soit sur la qualité du ciel nocturne, la biodiversité ou la santé humaine sont aujourd'hui connues. La création d'une trame noire, sur le modèle de la trame verte et bleue, peut apparaître comme un outil pertinent pour répondre aux enjeux de la transition énergétique et écologique. Depuis quelques années, de nombreuses communes françaises expérimentent la modification de l'éclairage public. Toutefois, l'efficience de ces actions dans les milieux fortement impactés par les sources d'éclairage artificiel peut être soulevée. Au travers d'un partenariat fort liant recherche et institutions publiques, le projet TRAMENOIRE étudie les enjeux écologiques et sociaux de la mise en place d'un réseau écologique nocturne dans la Métropole européenne de Lille (MEL). À partir d'une enquête menée auprès des communes de la MEL, nous analysons les pratiques et les motivations des acteurs de l'éclairage public. Ces dernières nous éclairent indirectement sur le processus d'acceptabilité sociale de tels projets et de la transition.The impact of artificial night lighting on the quality of the night sky, biodiversity and human health are now well known. The creation of a trame noire (set of practices to reduce light pollution), based on the model of the trame verte et bleue, may appear to be a relevant tool to meet the challenges of the energy and ecological transition. In recent years, many French municipalities have been experimenting with the modification of public lighting. However, the efficiency of these actions in environments impacted by artificial lighting sources may be raised. Through a strong partnership between research and public institutions, the TRAMENOIRE project studies the ecological and social challenges of setting up a night ecological network in the Lille European Metropolis (MEL). Based on a survey of MEL municipalities, we analyse the practices and motivations of public lighting stakeholders. These indirectly shed light on the process of social acceptability of such projects and the transition. Based on a survey of MEL municipalities, we analyse the practices and motivations of the municipalities. The survey indirectly sheds light on the process of social acceptability of such projects and the transition.
- Rapports à la nature, modes d'habiter et ingénierie écologique :les zones humides artificielles comme symboles de l'écologisation de l'action environnementale - Marion Amalric p. 181-201 Dans le domaine de la géographie environnementale, une démarche ancrée et participative analyse les rapports à la nature d'habitants, de décideurs et de concepteurs de zones de rejet végétalisées implantées dans deux communes de la moitié Sud de la France. Les systèmes de représentations dominants réifient tantôt la nature (telle un outil, un objet ou un standard technique et commercial), tantôt l'utilisent comme justification de l'action publique (argument esthétique, d'agrément, voire de « verdissement » des politiques). Ces conceptions sont en décalage avec les modes d'habiter des riverains des zones humides, pour qui la nature n'est pas idéalisée mais plutôt, dans ce cas, une innovation technique qui répondrait à des besoins écologiques.The paper deals with representations of nature from the environmental and social geography's point of view. Is it based on a grounded theory approach. The field studies are two constructed wetlands implemented in the south of France. Representations of nature are analysed through the dominant system of representations grid. On the one hand, nature is considered as an object, a tool that can be designed and monitored. On the other hand, nature is used as a legitimation of action on the environment, in the name of landscape or biodiversity. Those two conceptions differ from the ways of living analysed on the field. Inhabitants are keen on considering constructed wetlands as useful tool, but they do not expect those ecosystems to be developed.
- Repenser la nature sauvage avec la géographie animale - Philippe Sierra, Guillaume Marchand, Farid Benhammou p. 202-216 Au cours des vingt dernières années, on a assisté dans la géographie anglo-saxonne et secondairement chez les géographes français à l'essor d'une géographie animale, ou, plus justement, d'une géographie des animaux non humains. Se saisir pleinement de l'étude géographique des animaux, délaissée tant par les tenants de la géographie physique, souvent désarmés intellectuellement pour les étudier, que par ceux de la géographie humaine, souvent nombreux à rejeter les considérations environnementales pour des raisons épistémologiques (ce serait déterministe) ou idéologiques (écolo-scepticisme, « humanisme »), a ouvert la voie en fait à de nouvelles approches d'une géographie réconciliée. Ce faisant, l'approche des animaux permet de revisiter les notions de territoire, d'Habiter, de repenser les méthodes de la cartographie animale utilisées par les biologistes/éthologues et aussi de poser des questions éthiques et politiques sur notre rapport à l'environnement mais surtout aux autres. En décentrant le regard des finalités strictement humaines vers les relations humains-non humains, voire en permettant d'appréhender le point de vue animal, cette branche en constitution permet aussi de repenser l'objet « nature », à la fois en dépassant la dichotomie nature/culture déjà dénoncée mais aussi en posant de manière explicite la question de nos définitions de ces termes, et en particulier de la notion de « nature sauvage », que l'on entendra ici comme celle qui n'est pas domestiquée.Dans un premier temps, il s'agira donc de faire le point sur les apports épistémologiques de la géographie animale à l'approche des environnements « naturels » (quels auteurs ? quel environnement considéré ? quelle « nature » déduite ?). Nous montrerons comment ces nouvelles approches doivent conduire à réviser notre regard de géographe sur la « nature ». Pour cela nous nous appuierons sur la question de la gestion d'espèces sauvages en nous appuyant sur le cas de l'Ibis sacré dans l'Ouest français.During the last twenty years, geographers have witnessed the rise of an animal geography. Take full advantage of the geographical study of animals, neglected both by the proponents of physical geography, often intellectually disarmed to study them, that by those of the human geography, often numerous to reject the environmental considerations for epistemological reasons (it would be “geographic determinism ») or ideological (environmental skepticism, "humanism"), in fact paved the way for new approaches to a reconciled geography. Animal geographies make possible to revisit the notions of territory, dwelling, to rethink the methods of animal mapping used by biologists / ethologists and also to ask ethical questions about our relationship with the environment. By decentering the gaze from strictly human goals towards human-nonhuman relationship, or even by allowing to apprehend the animal point of view, animal geographies also make possible to rethink the concept of “nature” both by going beyond the nature / culture dichotomy already denounced but also by explicitly asking the question of our definitions of these terms, and in particular of the notion of wilderness.First, we will examine the epistemological contributions of animal geography to the approach of "natural" environments. We will show how these new approaches should lead to revise our geographer's view of "nature". For this, we will rely on the issue of wildlife management based on the case of the sacred Ibis in the west of France.
- Nature et agriculture : représentations croisées et contingence des temps - Sandrine Petit p. 217-230 Les natures sont socialement constituées. Dans une perspective de géographie de l'environnement, cet article aborde deux formes d'interprétation des relations entre Homme et nature : les représentations et l'anticipation du futur. Comment des agriculteurs se représentent-ils les objets de nature définis par d'autres comme lac, rivières et bassins versants ? Différemment. Le rapport des agriculteurs à la nature est singulier. Leur regard et leurs représentations se forgent à travers des actes et des pratiques matérielles. Mais le temps modifie ces représentations. Le changement climatique vient bousculer les représentations établies de la nature. Il amène à envisager l'avenir en rupture avec le passé, c'est-à-dire pour le géographe trouver des méthodes pour aborder le futur. A la frontière entre recherche et action, l'imagination du futur peut être un ressort pour penser de manière renouvelée les relations entre les groupes sociaux et la nature.Natures are socially constituted. From the point of view of environmental geography, this article addresses two forms of interpretation of the relations between people and nature: representations and the anticipation of the future. How do farmers represent the natures defined by others, such as lake, river, water catchment? In a different way. The relation of farmers to nature is specific. Their glance and their representations are forged through actions and material practices. However, time modifies these representations. Climate change disrupts the established representations of nature. It leads to consider the future in rupture with the past, i.e. for the geographer to find new methods to address the future. At the junction between research and action, the imagination of the future can be a lever to think in a renewed way the relations between social groups and nature.
- La nature dans l'œuvre de Pierre Deffontaines : brève histoire d'une géographie de l'absurde à l'époque classique - Antoine Huerta p. 231-245 Partant des considérations de Jean Brunhes sur la nature, cet article montre les spécificités et la grande inventivité du regard de son principal disciple, Pierre Deffontaines sur cet objet en se basant sur un corpus de textes issus de sa riche bibliographie. Comment cet élève et collaborateur de Jean Brunhes mit-il en place une géographie en dehors de tout canon universitaire, dans laquelle la nature tenait une place spécifique et paradoxale ? Pour répondre à cette question, un intérêt particulier sera accordé à certains aspects originaux ayant peu donné lieu à commentaires insistants et, en cela, sur l'originalité du regard porté. Nous insisterons notamment sur la présence animale dans sa géographie humaine. Dans sa lecture de cette discipline, l'homme est aux responsabilités et a pour mission d'administrer la terre qui lui est offerte. Cette perspective eschatologique développée, nous montrerons en quoi cette responsabilité se fait d'autant plus grande que la nature se révèle bien souvent sacrale : les fleuves en sont un exemple typique dans ses travaux.Starting from Jean Brunhes' thoughts on nature, this article shows the specificities and the great inventiveness of his principal disciple, Pierre Deffontaines. His various thematics of work will be studied, and the corpus will sample academic writing from his rich bibliography. How did this disciple and collaborator of Jean Brunhes establish a geography outside any academic canon? How could his work about nature hold a specific and paradoxical place in the classical epistemology of geography? To answer these questions, this paper focuses on some of Deffontaines's original aspects and stresses the creativity of his approaches. We will focus on the animal presence in his human geography. We will show afterward how in his reading of this discipline, humans are in charge of things and have the mission of administering the land that they were given. Once this eschatological perspective is developed, the article will progress to another level of the relation with nature and the sacral link Deffontaines had with it: rivers are a typical example in his work.
- Géographie et nature abiotique :nature ignorée ou nouvelle forme de nature ? - Claire Portal, François Bétard p. 246-264 Depuis la fin des années 1990, la nature abiotique (ou géodiversité) fait l'objet d'une reconnaissance internationale, scientifique et institutionnelle, qui entraîne un intérêt croissant de différentes disciplines. D'abord définie dans la sphère des géosciences, la géodiversité est aussi devenue un objet de recherche géographique. Pourtant, il semble que la nature abiotique peine à trouver sa place dans les recherches menées par les géographes français sur la nature. L'objectif de cette contribution est d'établir un positionnement qui revient sur les fondements conceptuels et les méthodes qui caractérisent les recherches menées sur la nature non-vivante. Cette réflexion aborde trois axes qui visent à interroger la nature abiotique en tant qu'objet géographique : 1) la (dé)connexion vivant/non-vivant, 2) la dichotomie nature/culture et 3) les relations géographie/géosciences. Malgré des problématiques associées à la reconnaissance de la géodiversité comme objet de « nature » et comme relevant d'un regard géographique, la vivacité et l'originalité des recherches sur la nature abiotique montrent que celle-ci n'est pas une nature ignorée.Since the late 1990s, abiotic nature (or geodiversity) has been internationnaly recognized, scientifically and institutionally, with growing interest from different disciplines. Geodiversity was first defined in the sphere of geosciences, and also become an object of geographical research. However, it seems that the abiotic nature is struggling to find its place in the research conducted by French geographers on nature. The purpose of this contribution is to establish a position which describes theoretical basis and methods which characterize the researches conducted on the non-living nature. This reflection addresses three issues which aim questioning the abiotic nature as a geographical object : 1) the (de)connection between living and non-living nature, 2) the nature / culture dichotomy and 3) the geography / geosciences relationships. Despite of the problems associated with the recognition of geodiversity as an object of "nature" and as a part of a geographical and cultural view, the intensity and the originality of research on the abiotic nature show that it is not an ignored nature.
- Les milieux naturels et le sacré. Esquisse d'une biogéographie spirituelle de la nature - Bertrand Sajaloli, Étienne Grésillon p. 265-281 Dans la trajectoire qui conduit de l'ici-bas terrestre et profane à l'au-delà divin, la médiation des milieux naturels est déterminante : chacun induit une forme particulière de spiritualité et, en retour, le sacré façonne, sculpte, les objets environnementaux et conditionne la gestion des formes paysagères. En confrontant l'expérience sacrale aux principales formes de milieux naturels, une typologie phénoménologique est dressée en trois étapes : rappeler les travaux concernant la médiation spatiale du sacré et définir dans une perspective géohistorique les contours épistémologiques du sacré, distinguer les ressorts à l'origine de la sacralisation de l'espace, esquisser les sentiments de ceux qui vivent une expérience sacrée devant une forme paysagère. En conclusion, relier chaque grande catégorie de milieu naturel à une forme particulière du sacré esquisse une biogéographie spirituelle de la nature.By combining individual or collective sacred experiences with the natural objects that create them, the aim was to draw up a phenomenological classification in which environmental forms are not only perceived as objective realities, but also as symbolic constructs. Likewise, more than the opposition between subjective and objective, the constant movements from subjective to objective are interpreted as revealing sacred ways of inhabiting the world. Our demonstration has three sections. Firstly, we summarise the small number of theoretical works that deal with the spatial mediation of the sacred, in order to define the epistemological contours of the sacred in a geohistorical perspective. Secondly, we endeavour to understand how environmental forms and natural landscapes define and participate in the sacralisation of the world. Then, we sketch the feelings of those who live a sacred experience when contemplating a landscape form. In conclusion, we compare the landscape sources of the sacred to spiritual experiences in order to build the phenomenological classification that is the ultimate aim of this paper.
- Le retour du naturel : regards insulaires à partir de l'archipel des Galapagos et des petites îles de Méditerranée - Orianne Crouteix, Josselin Guyot-Téphany p. 282-300 La géographie s'est construite par la multiplication d'approches épistémologiques, ce qui a conduit à une scission entre géographie physique et humaine au milieu du XXè siècle. Cette histoire est retracée en insistant sur les relations entre géographie, sciences naturelles et politiques de conservation à l'aune de l'insularité ; les îles ayant occupé une place centrale dans la construction de ces savoirs et l'élaboration de ces politiques. La persistance du discours naturaliste dans les politiques environnementales est précisée malgré l'apparition du mouvement intégrateur caractéristique du développement durable. Ensuite, par une étude comparative de deux terrains - l'archipel des Galapagos et les petites îles de Méditerranée – est décrite la (re)mobilisation de ce discours par des acteurs scientifiques et politiques. Enfin, la longue immersion des auteurs dans les milieux naturalistes et leur participation à des projets opérationnels, pointent les limites de l'intégration de la géographie comme sciences humaines pour dépasser le modèle conservationniste, alors que cette discipline apparaît l'une des plus à même de construire une voie alternative au naturalisme.Geography has evolved through the proliferation of epistemological approaches, which led to a split between physical and natural geography in the mid-20th century. We retrace this history focusing on the way islands shaped the relationships between geography, natural sciences and conservation policies since they held a major place in building these knowledges and policies. We show the persistence of the naturalistic rhetoric in environmental policies despite the emergence of sustainable development's typical movement toward integration. Then, through a comparative study of our respective field - the Galapagos archipelago and the small Mediterranean islands - we highlight the (re)mobilization of this rhetoric by scientific and political stakeholders. Our in-depth immersion in naturalistic structures and participation to operational projects, allows us to point out the limits of the geography's integration as human sciences to overcome the conservationist model, while this scientific field appears as one of the most relevant to build an alternative way to naturalism.
- Ensauvagement et ré-ensauvagement de l'Europe : controverse et postures scientifiques - Régis Barraud, Vincent Andreu-Boussut, Céline Chadenas, Claire Portal, Sylvain Guyot p. 301-318 Depuis une vingtaine d'années, le rewilding, pratique hétérodoxe de conservation de la nature apparue en Amérique du Nord, se développe en Europe. Il s'agit d'engager un ré-ensauvagement des milieux qui – après des interventions initiales parfois fortes (telle que la réintroduction d'espèces) – sont destinés à évoluer sans contrôle. Cette volonté de ré-ensauvagement est renforcée par le contexte d'ensauvagement qui caractérise de nombreux espaces agropastoraux marginaux. Le rewilding et les discours qui le portent bousculent les principes de gestion patrimoniale de la nature et donnent lieu à une controverse sociotechnique. Cet article propose un état de l'art sur le rewilding en Europe et donne des clés d'analyse de la controverse. Il met en évidence la diversité des postures scientifiques qui participent à l'orientation du débat (accompagnement, approches critiques). De manière complémentaire, nous proposons de centrer l'analyse sur les effets sociaux et spatiaux des initiatives de ré-ensauvagement.Over the last twenty years, the nature heterodox conservation strategy of rewilding – originally emerged in North America – is expanding across Europe. While strong interventions are needed to start the process (reintroduction), rewilded ecosystems should evolve without anthropogenic control in the medium term. This will of rewilding is stimulated by the collapse of marginal agro-pastoral systems (farm land abandonment). In Europe, discourses and practices of rewilding are compelling all the established compositionalist principles of nature conservation protecting bio-cultural landscapes. The purpose of this paper is first a state of the art that aims to analyse the sociotechnical controversy over rewilding. We also intend to study the socio-spatial and cultural consequences associated with the establishing of a new rewilding orientated nature management model in Europe.
- Les approches naturalistes en géographie, vers un renouveau réflexif autour de la notion de nature ? - Simon Dufour, Laurent Lespez p. 319-343 La géographie possède une longue tradition de recherche sur les structures et les processus physico-chimiques et biologiques. L'objectif de cette contribution est de réfléchir au rôle et à la contribution de ces approches naturalistes à la discipline aujourd'hui alors que l'on assiste à un renouveau des questionnements. En effet, même si ces approches se concentrent sur la dimension matérielle de la nature, elles ne sont pas sourdes aux enjeux que ces travaux possèdent dans la sphère sociale. Afin de mettre en lumière les dimensions intégrative et réflexive des travaux conduits en géographie physique aujourd'hui, sont successivement présentés quelques jalons historiques, un regard sur les pratiques actuelles dans la géographie physique française et un éclairage par une analyse des démarches en cours dans le monde universitaire anglo-saxon. Nous conclurons sur l'idée que rejeter hors de la géographie l'étude des processus biophysiques renforcerait la séparation nature/culture alors même que les appels pour les rapprocher se multiplient.Geography has a long tradition of research on biophysical structures and processes. The objective of this contribution is to reflect on the role and contribution of biophysical approaches to the discipline today, at a time when we are witnessing a renewal of questions. Indeed, even if those approaches focus on the biophysical dimension of nature, they are not ignoring at all the challenges that these works have in the social sphere. To highlight the reflective and integrative dimensions of the work being carried out in physical geography today, we present some historical milestones, a look at current practices in French physical geography and an analysis of the current approaches in the Anglo-Saxon academic world. We will conclude with the idea that rejecting the study of biophysical processes outside geography would reinforce the separation between nature and culture at a time when calls to bring them closer together are increasing.
- Les géographes et la nature aujourd'hui : un point de vue sans conclusion - Nicole Mathieu p. 344-360