Titre | LA « FIN DE L'HISTOIRE » : FARIBOLE OU FORFANTERIE ? | |
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Auteur | Jean-Noël Jeannerey | |
Revue |
20 & 21. Revue d'histoire Titre à cette date : Vingtième siècle, revue d'histoire |
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Numéro | no 69, janvier-mars 2001 D'un siècle à l'autre | |
Rubrique / Thématique | D'UN SIÈCLE À L'AUTRE |
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Page | 95-104 | |
Résumé | La « fin de l'Histoire » : faribole ou forfanterie ?, Jean-Noël Jeanneney. Le succès retentissant de l'article consacré par Francis Fukuyama, en 1989, à la « fin de l'Histoire » n'a pas retenu assez l'attention des historiens. Il la mérite pourtant, au second degré, si l'on dépasse l'ironie facile qu'appellerait la formule prise au pied de la lettre. Car il éclaire un moment de la sensibilité américaine, persuadée que la démocratie capitaliste serait l'aboutissement définitif et stable de la marche de l'humanité. Tout empire à son apogée tend à se croire immortel. Mais la décennie écoulée depuis la publication de cet écrit fameux restitue tous les motifs du scepticisme. En dépit des nouvelles technologies de l'information, les potentialités de tensions et même de conflits meurtriers demeurent puissantes, tout autour de la planète, compte tenu de l'inégalité du développement, des immenses distances entre les prospérités et les malheurs, des réactions violentes que suscite l'hégémonie des États-Unis. En somme, la thèse de Fukuyama est invalidée par la naïveté de sa vision linéaire de l'Histoire, dont les rythmes divers forment toujours un entrelacs très complexe et condamnent par là même la forfanterie du propos. | |
Résumé anglais | The "End of History": Nonsense or Boastfulness ?, Jean-Noël Jeanneney. The resounding success of the article by Francis Fukuyama in 1989 on the "end'of History" has not been paid enough attention by historians. It deserves it, but by going beyond the facile irony of its face value formula. Because it clarifies a period of American sensibility, persuaded that capitalist democracy would be the definitive and stable end of humanity'sprogress. Every empire at its height tends to believe itself immortal. But the past decade since the publication of this famous text calls back all the reasons for skepticism. In spite of the new information technologies, the potentialities of tensions and even of murderous conflicts remain powerful, all over the planet, taking into count of the inequality of development of the immense distances between prosperity and bad luck, violent reactions that the United States' hegemony produces. In a nutshell, Fukuyama 's thesis is invalidated by the naivete of his linear vision of History whose varied rhythms always form a highly complex mesh and thus condemn the boastfulness of the thesis. | |
Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=VING_069_0095 |