Titre | Voir et faire voir. Des images et de leur usage dans un traitement rituel dogon | |
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Auteur | Roberto Beneduce | |
Revue | Cahiers d'anthropologie sociale | |
Numéro | no 17, 2018 Images visionnaires | |
Page | 218-240 | |
Résumé |
La notion de vision n'est pas de celles qu'il est facile de cerner, et les chercheurs ont du mal à désigner par un terme univoque un domaine d'expériences qui peut, selon les contextes, recouvrir des significations et des usages sociaux très différents. Cet article analyse certains fragments d'un chant rituel enregistré près d'un village du haut-plateau dogon (Mali) au cours d'une thérapie effectuée par l'un des plus célèbres guérisseurs de la région. Il met en évidence la façon dont les toponymes, les métaphores et les synecdoques qui structurent le chant engendrent chez les participants une intense activité imaginative destinée à remémorer des événements passés et à élaborer des sentiments d'appartenance et de solidarité. En analysant les dimensions énonciatives et narratives du texte, il se propose de questionner la nature de l'efficacité symbolique à laquelle concourent des facteurs différents mais tous pareillement décisifs : l'évocation d'un paysage social et moral marqué par la crise, le « déclenchement de l'agressivité » (Favret-Saada), la forme même de l'énonciation rituelle (Severi), la « dé-historicisation institutionnelle » (de Martino), mais aussi la production d'une « contre-mémoire » et d'une forme particulière de conscience historique. Le rite pris en compte a d'autant plus de valeur qu'il est effectué dans un contexte de violence, au sein duquel le guérisseur perpétue la référence à des divinités ou le recours à des dispositifs de soins faisant l'objet d'une dure répression dans le contexte religieux actuel. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
The idea of vision does not easily lend itself to delimitation, and the authors hesitate to define with a single term a field of experiences that, according to context, has different meanings and social uses. This work considers a ritual song recorded in the vicinity of a village on the Dogon plateaux (Mali) during a treatment that was being carried out by one of the most celebrated healers in the region. The structure of the song underlines how place-names, metaphor and synecdoche generate an intense imaginative activity in those taking part, designed to re-evoke past events and establish feelings of belonging and solidarity. In analysing the enunciative and narrative features of the text, the work aims to question the nature of the symbolic effectiveness, which is created by various concurrent factors, each of which is equally decisive: the evocation of a social and moral landscape marked by crisis, the “déclenchement de l'agressivité” (Favret-Saada), the form itself of the ritual utterance (Severi), the “dé-historicisation institutionnelle” (de Martino), but, above all, the production of a “counter-memory” and of a particular form of historical consciousness mediated by the images evoked. The value of the ritual considered here is accentuated by the fact that it takes place in a context of violence, inside which the healer perpetuates references to divinities or recourse to healing systems that are severely repressed in the present religious context. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=CAS_017_0218 |