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Titre Cerveau : anatomie et fonction : Antagonisme entre la plasticité cérébrale humaine, le poids des dogmes et l'explosion incontrôlée de l'intelligence artificielle
Auteur Hugues Duffau
Mir@bel Revue Futuribles
Numéro no 431, juillet-août 2019 À la découverte du cerveau
Page 25-34
Résumé Prolongeant le propos de Jean-Pierre Henry, Hugues Duffau montre que la plasticité cérébrale du cerveau, sa capacité à se réorganiser en permanence afin de s'adapter aux circonstances, résulte du fait qu'il constitue un système extrêmement complexe dont toutes les parties fonctionnent en interaction, selon des processus dont il nous livre quelques secrets. Logiquement, l'auteur s'attaque donc à une idée fort répandue selon laquelle chaque aire du cerveau correspondrait à une fonction donnée (mouvement, langage, mémoire, émotion), relevant du « localisationnisme ». Cette idée, affirme-t-il, est infirmée par l'observation des processus en chaîne qui relient toutes les parties du cerveau qui s'activent et permettent cette plasticité synaptique si singulière au cerveau humain et, incidemment, le distinguent fondamentalement de ce que l'on appelle l'intelligence artificielle.L'auteur, célèbre neurochirurgien, est assurément bien placé pour montrer ainsi que l'ablation d'une lésion cérébrale ne peut s'effectuer sans respecter l'ensemble du réseau neuronal dynamique qui est unique à chacun et qui évolue en permanence (à la différence une fois encore des machines). Il rend compte des progrès accomplis dans la compréhension de l'anatomie et des fonctions très complexes du cerveau telles qu'elles peuvent désormais être de mieux en mieux cartographiées et, le cas échéant, réparées. Il alerte enfin sur les risques inhérents aux réseaux neuronaux artificiels, pâle copie selon lui des réseaux neuronaux humains, qui pourraient in fine avoir pour conséquence d'altérer la neuroplasticité du cerveau humain. H.J.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais Continuing Jean-Pierre Henry's argument, Hugues Duffau shows that the brain's plasticity, its permanent capacity to reorganize itself to adapt to circumstances, ensues from the fact that it is an extremely complex system, all of whose parts function interactively, by processes into which he affords us some insights here. Accordingly, Duffau addresses the very widespread idea that each area of the brain corresponds to a given function (movement, language, memory, emotion etc.), a theory known as localizationism. That idea, he asserts, is refuted by the observation of the chain reactions that connect all the parts of the brain that become activated, bringing into play that synaptic plasticity so specific to the human brain, which, incidentally, distinguishes it fundamentally from what is called Artificial Intelligence.The author, a famous neurosurgeon, is certainly well placed to show, for example, that the ablation of a cerebral lesion cannot be performed without respecting the entirety of the dynamic neuronal network that is unique to each person and constantly evolving — which, to reiterate, is not the case with machines. He reports on the progress achieved in the understanding of the anatomy and highly complex functions of the brain, since it is now possible to map these with ever-increasing accuracy and, where necessary, repair them. Lastly, he alerts us to the risks inherent in artificial neural networks — a pale copy, in his view, of human neuronal networks — which could ultimately result in a deterioration of the neuro-plasticity of the human brain.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=FUTUR_431_0025 (accès réservé)