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Titre L'IMAGE COMME PREUVE : L'EXPÉRIENCE DU PROCÈS DE NUREMBERG
Auteur Christian Delage
Mir@bel Revue 20 & 21. Revue d'histoire
Titre à cette date : Vingtième siècle, revue d'histoire
Numéro no 72, octobre-décembre 2001 Image et histoire
Rubrique / Thématique
IMAGE ET HISTOIRE
Page 63-78
Résumé L'image comme preuve : L'expérience du procès de Nuremberg, Christian Delage. En décidant de montrer des films dans l'enceinte du tribunal de Nuremberg comme preuve de la culpabilité des dignitaires nazis qui y étaient jugés, les Alliés ont d'abord voulu mettre en évidence le fait que le filtre de l'image a permis la vision de la violence génocidaire, aussi bien pour les reporters confrontés à ses conséquences ou à ses traces visibles que pour les spectateurs des actualités cinématographiques et les personnes participant ou assistant au procès de Nuremberg. Ils ont en effet permis d'organiser un croisement des regards des protagonistes autour de ce que les nazis ont voulu montrer à la société allemande (l'autoreprésentation du Plan nazi, un montage composé uniquement d'actualités allemandes présenté le 11 décembre 1945) comme autour de ce qu'ils souhaitaient le plus souvent cacher (la violence génocidaire, Film allemand original (8 mm.) sur les atrocités commises contre les Juifs). Cette prérogative s'est également manifestée dans la manière dont les Alliés, délaissant un instant les archives écrites qui fondaient la mise en jugement des accusés, ont témoigné de leur propre expérience de la découverte des camps (Les Camps de concentration nazis, Les Atrocités des envahisseurs germano-fascistes en URSS), et des difficultés - passées et présentes - à en informer leurs opinions publiques respectives.
Résumé anglais The Image as Proof : The Experience of the Nuremberg Trial, Christian Delage. By deciding to show the films in the Nuremberg court as proof of the guilt of the Nazi leaders judged there, the Allies first wanted to demonstrate that the filter of the image enabled the vision of genocidal violence for the reporters faced with its consequences or its visible traces as well as for the viewers of cinema news and people participating in or attending the Nuremberg trial. They made it possible to see what the protagonists' saw and what the Nazis wanted to show the German society (the self-representation of the Nazi plan, a montage composed of German news only presented on December 11, 1945) and what they wanted to hide (Genocidal Violence, Original Film on the Atrocities Committed Against the Jews). This prerogative also manifested itself in the way in which the Allies, setting aside for a moment the written archives that were the basis of the indictment of the accused, testified about their own experience of the discovery of the camps (The Nazi Concentration Camps, The Atrocities of the German-Fascist Invaders in the USSR), and the difficulties - past and present - of informing their respective public opinions.
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=VING_072_0063