Contenu de l'article

Titre LE VISAGE DE L'HISTOIRE. L'ARMÉE DES OMBRES ET LA FIGURATION DE LA RÉSISTANCE AU CINÉMA
Auteur Vincent Guigueno
Mir@bel Revue 20 & 21. Revue d'histoire
Titre à cette date : Vingtième siècle, revue d'histoire
Numéro no 72, octobre-décembre 2001 Image et histoire
Rubrique / Thématique
IMAGE ET HISTOIRE
Page 79-88
Résumé Le visage de l'histoire. L'Armée des ombres et la figuration de la Résistance au cinéma, Vincent Guigueno. Film inspiré du récit de Joseph Kessel, L'Armée des ombres ne constitue pas un film sur la Résistance, mais présente une réflexion sur les termes de sa figuration. Melville n'était sans doute pas mal placé pour proposer cette réflexion, comme cinéaste, bien sûr, mais comme résistant également - encore que son itinéraire, durant les années sombres, soit difficile à retracer. Le film, à sa sortie, fut mal reçu, en raison notamment d'une approche jugée gaulliste. Le décalage temporel nous montre pourtant que cette œuvre reste rebelle à toute classification. Tout en étant largement fidèle au récit de Kessel, elle élimine toute référence au politique, choisit de présenter la Résistance dans la variété de ses membres - qu'unit toutefois la mort qui les attend. Elle se caractérise surtout par une sobriété proche de l'épure qui évite, notamment, de transfigurer les résistants en héros. Melville, au demeurant, préfère filmer les hommes dans la délibération plutôt que dans l'action - une approche qui tranche avec les partis pris retenus par Claude Berri dans Lucie Aubrac. Les acteurs - connus - n'en sont pas moins devenus, aux yeux des spectateurs, l'incarnation symbolique mais vivante des résistants qui forgèrent l'armée des ombres.
Résumé anglais The Face of History. The Army of the Shadows and the Cinematographic Representation of the Resistance, Vincent Guigueno. Le visage de l'histoire. A film inspired by foseph Kessel's accounting, "The Army of the Shadows" is not a film on the Resistance, but presents thinking on the terms of its representations. Melville was undoubtedly in a good position to propose this thinking, as a filmmaker of course but also as a resistant, even though his itinerary during the dark years was hard to follow. When it came out the film was not well received, mainly because of an approach deemed too-Gaullist. The time lag shows, however, that this work resists classification. While it is largely faithful to Kessel's story, it eliminates any reference to politics, choosing to present the Resistance in terms of the variety of its members united in the death they are expecting. The film is characterized by a sobriety close to an outline that manages not to transfigure the resistants into heroes. Melville, incidentally, preferred to film people in debate rather than in action - an approach that differed from the choices Claude Berri mode in "Lucie Aubrac". In the eyes of the viewers, the well-known actors embodied symbolically but forcefully the resistants that formed the army of the shadows.
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=VING_072_0079