Titre | La pollution de l'air en Thaïlande du Nord : d'un phénomène saisonnier à une crise écologique | |
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Auteur | Olivier Évrard, Mary Mostafanezhad | |
Revue | Moussons : Recherche en Sciences Humaines sur l'Asie du Sud-Est | |
Numéro | no 34, 2019 Perception et gestion des risques en Asie du Sud-Est | |
Rubrique / Thématique | Articles |
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Page | 49-69 | |
Résumé |
Durant la saison sèche, entre février et avril, un épais nuage de pollution recouvre une grande partie de l'Asie du Sud et du Sud-Est, provoquant de nombreux problèmes sanitaires (maladies respiratoires) et économiques (baisse de la fréquentation touristique, perturbation du trafic aérien). Contrairement aux aspects physico-chimiques et biophysiques (absence de précipitations en saison sèche, inversion des températures, combustion de biomasse notamment), les facteurs sociaux et économiques à l'origine de ce phénomène n'ont pas (ou peu) été étudiés pour l'instant. Dans le cadre d'un projet collaboratif nous montrons que ce nuage de pollution est aussi une production sociale : usages coutumiers du feu pour la gestion des forêts et des champs, transitions rapides vers l'agriculture de marché, exode rural, résidences secondaires dans les campagnes et développement de l'économie touristique, etc. Tous ces éléments contribuent à la constitution de savoirs, de récits et de représentations sur l'environnement qui font partie intégrante du problème de la pollution de l'air : ils en questionnent l'ancienneté, la réalité et la mesure ; ils en désignent fréquemment les responsables, avec pour conséquence de renforcer les divisions, réelles ou fantasmées, entre groupes ethniques, entre classes sociales ou entre urbains et ruraux ; enfin, ils sont repris, tout ou partie, par les décideurs locaux et influencent directement les politiques environnementales. Notre article présente les premiers résultats d'une recherche démarrée à l'automne 2018, en insistant sur son apport pour la sociologie de la connaissance, l'ethnologie de l'Asie du Sud-Est et l'anthropologie des crises environnementales en zone tropicale. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Résumé anglais |
Each year, between February and April, a thick cloud of haze pollution blankets South and Southeast Asia, triggering numerous environmental, health (respiratory diseases) and political-economic problems (reduced tourist numbers, air traffic disruptions). While the physio-chemical and biophysical drivers (lack of rainfall in the dry season, temperature inversion, biomass combustion in particular) of seasonal air pollution have been extensively studied, the social and economic drivers and consequences are much less well understood. In this paper we argue that the recently dubbed, “haze crisis”, is mediated by historically situated narratives of upland–lowland, Thai–ethnic and urban–rural relations that co-constitute environmental knowledge of the causes and effects of air pollution. In this way, air pollution is as much socially as it is materially produced through, for example, customary uses of fire for forest management and agrarian transitions to plantation agriculture. Further, these long-standing social divisions drive environmental knowledge and policy in the region that often challenges rural livelihoods familiar as well as novel ways. Our article presents the first results of a research project started in autumn 2018, focusing on its contribution to the sociology of knowledge, the ethnology of Southeast Asia and the anthropology of environmental crises in tropical areas. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Article en ligne | http://journals.openedition.org/moussons/5310 |